Un article sur les tranquillisants

[Rapiette]

Bonsoir,
Récemment, dans un message que je n'arrive pas à retrouver, quelqu'un a évoqué le lien entre les benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer. Justement, dans le Version Femina paru aujourd'hui (n°567 joint au JDD) un article fait le point sur l'addiction à ce type de médicaments et sur les difficultés du sevrage. Il est rappelé que la prise de benzodiazépines ne devrait pas excéder 12 semaines sous peine de créer une dépendance qui conduit les personnes à prendre des doses de plus en plus fortes. Les effets secondaires sont décrits, je cite :
Pourquoi ne faut-il pas dépasser cette durée de prescription ? Parce que si, prises au long cours, les BZD perdent en efficacité, elles gardent en revanche tous leurs inconvénients : effets nocifs sur la mémoire et les apprentissages ; déstructuration du sommeil par un bouleversement des cycles ; altération de la conscience, irritation... [...] Par ailleurs, il est prouvé qu'elles amoindrissent les capacités des conducteurs et, surtout, qu'elles induisent des imprécisions du geste et des pertes de l'équilibre impliquées pour une grande part dans les causes de chutes chez les personnes âgées
L'article poursuit en évoquant les difficulté du sevrage : retour en force des symptômes à l'arrêt du traitement (effet rebond). Parmi les manifestations physiques du sevrage : troubles digestifs, diarrhées, crampes, céphalées, fébrilité, douleurs musculaires évoquant un symptôle grippal qui passe en quelques jours...
[...]
Mais ce qui est particulièrement pénible, ce sont les manifestations psychiques, poursuit le médecin (Pr Pelissolo psychiatre à la Pitié-Salpêtrière) : irritabilité, insomnies avec des cauchemars, anxiété jusqu'à la crise de panique parfois, agitation, tremblements, hypersensibilité à la lumière et au bruit... Ce syndrome de sevrage peut durer parfois des semaines, occasionnellement plusieurs mois. Pour l'avoir affronté en essayant d'arrêter seuls, bien des usagers de BZD renoncent ensuite à traverser à nouveau ces moments difficiles. C'est pourquoi il est utile de s'appuyer sur quelqu'un pour faire ses premiers pas sur la voie du sevrage.
[...]
Un professionnel de santé saura aussi comment gérer l'arrêt progressif du traitement. Car, pour éviter les manifestations pénibles, il est totalement déconseillé d'arrêter brutalement ces médicaments. La Haute Autorité de Santé (HAS) propose un planning sur 4 à 10 semaines....
Bon, j'ai déjà recopié une bonne partie de l'article, mais pour revenir à la discussion que j'ai mentionnée, il y a un encadré à la suite de l'article :
Benzodiazépines et Alzheimer ?
En suivant pendant 20 ans près de 4000 personnes de plus de 65 ans qui consommaient des benzodiazépines depuis 2 à 10 ans, le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue et épidémiologiste à l'université de Bordeaux, a constaté une troublante augmentation des cas de maladies d'Alzheimer ou apparentées chez ces patients. Le risque de développer ce type de démence serait même majoré de 50 % ! Y a-t-il un lien entre l'épidémie d'Alzheimer à laquelle nous assistons dans les pays occidentaux et la consommation importante de BZD ? Il existe autant d'études pour l'affirmer que pour le nier. En attendant que les recherches soient menées à bien, il n'y a aucun risque, dans le doute, à essayer de s'en passer...
Voilà... J'ai recopié une bonne partie de l'article car je ne suis pas sûre qu'on puisse le lire ultérieurement sur le site de Version Femina.
Bonne soirée,
Rapiette

[Luciana]

Bonsoir, je crois que c'est du cas par cas.Je connais plein de personnes âgées qui ne sont pas d' Alzheimer et prennent de ces médicaments. Et se sevrer est pas si difficile que cela,pour tous.Et non ,je n'ai jamais dû augmenter mes dosages et non ,je n'ai pas tous ses effets secondaires. Je trouve que des articles,comme cela font peur pour rien. Il l y a toujours eu des pour et des contre, pour la prescription de ces benzos. En prendre 1/2 co de 0.5mg au coucher ,ne fera pas de nous des drogués .Bien certain que l'idéal est pour une courte période. Chaque cas est différent.

Cette étude fut contestée

http://www.docbuzz.fr/2012/09/29/12.....nce-et-avenir-avait-tort/
http://www.allodocteurs.fr/actualit.....ait-du-bruit-4824.asp?1=1

[Rapiette]

Bonsoir, Luciana !
Merci de nous apporter ton expertise. Justement, l'encadré de l'article que je cite en dernier dit bien qu'il y a des avis opposés sur le sujet, et c'est important de le préciser. On dit que ces personnes prenaient des BZD, mais on ne dit pas pour quels symptômes, qui étaient peut-être le début d'Alzheimer. C'est parce que j'avais trouvé trop abrupte la mise en garde contre les BZD dans le sujet que je n'arrive pas à retrouver sur le forum qu'il m'a semblé que cet article présenterait un intérêt...
En ce moment, on a une succession d'informations alarmantes et contradictoires dans le domaine de la santé, au sujet de tel ou tel médicament. Dans quelques jours va sortir un livre sur les statines qui va faire du bruit, annonce-t-on. Je l'attends avec curiosité. Autant je réclame une bonne information des patients, autant je suis sceptique sur cette façon de faire. Les médecins et les labos règlent leurs comptes, mais les malades, là-dedans, que sont-ils censés faire ?
Cet article me paraît tout de même intéressant parce qu'il décrit bien les effets secondaires, dont certains pourraient être attribués aux dysfonctionnements thyroïdiens dont beaucoup se plaignent sur le forum. Il est encourageant pour les personnes qui souhaitent arrêter de prendre des BZD parce qu'il explique que c'est pénible mais qu'on y arrive sous contrôle médical.
Toutefois je trouve qu'on aurait pu aborder les interactions médicamenteuses, qui sont difficiles à gérer pour les patients.
Je m'aperçois que je n'ai pas cité une information de cet article : 60 % des prescriptions concernent des femmes. Personnellement, il me semble que dans bien des cas, au lieu de les écouter, d'améliorer leur sort, on les calme. C'est ça qui me choque.
Je vais sagement aller me coucher, à bientôt peut-être pour continuer cet échange. Reçois mes amitiés,
Rapiette

[Tartiflette]

J'avais décidé de ne plus intervenir ici mais cette discussion m'intéresse.
Ce genre d'article me fait sourire ou plutôt grimacer.
Est-il préférable de prendre un cachet de benzodiazépine pour se sentir mieux en étant suivi par un médecin qui le prescrira ou fumer un joint, ou boire un verre (ou plusieurs), ou fumer une dizaine de cigarettes ?
L'alcool et le tabac sont en vente libre et la consommation n'est pas "sous contrôle" et il n'est pas difficile de se procurer des joints.
Ces charmants médecins qui suppriment du jour en lendemain des traitements sous prétexte d'études et de prétendus décès (ou d'effets secondaires) liés à leur utilisation devraient s'intéresser aux taux de mortalité liés à l'alcool, au tabac et aux autres drogues et les faire interdire car là, les chiffres sont très impressionnants.
Oui, mais il y a un hic : l'alcool et le tabac rapportent beaucoup en taxes à l'Etat. Les interdire serait retirer une manne financière qu'il serait difficile de remplacer. Interdire un médicament, cela embête le patient mais il peut (éventuellement) le remplacer par un autre. Je dis "éventuellement" car dans certains cas le nouveau n'a pas du tout les mêmes effets que le précédent et le patient en subit les conséquences.
Pour le sevrage de ce type de traitement, c'est loin d'être une partie de plaisir et les délais donnés par la HAS sont absurdes : on n'arrête pas un tel traitement souvent pris pendant des années en si peu de temps et il faut une sacrée volonté pour tenir bon pendant le sevrage.
Il faut arrêter de diaboliser les médicaments et surtout de ne regarder que les mauvais côtés des traitements : pour n'importe quel traitement il n'y a pas de risque 0 pas plus que dans votre maison ou lorsque vous sortez de chez vous.
Les bouquins de ces médecins se vendent comme des petits pains car la publicité faite autour est de plus en plus importante. Alors l'intérêt de ce type de publication est pour qui ? Pour le malade ou pour l'auteur et l'éditeur ?

[Fanny CH]

Bonjour les filles,

Personnellement, je me méfie des médicaments à long terme. Ayant vu dans mon entourage une personne sous médicament, respectivement avant et peu après la prise, ça fait peur!
La personne était si déprimée qu'on ne pouvait pas la laisser ainsi. Mais une fois qu'elle avait pris son cachet, probablement le double?, elle éclatait de rire et blaguait sans arrêt, avec la bouche déformée.
Cela m'a fait froid dans le dos.

Oui, je sais que c'est un cas très extrême, il faut des médicaments pour se soigner ou pour substituer. Mais perso je suis contre les anti-dépresseur et somnifères à cause de ce que j'avais vu.
D'ailleurs à la TV depuis quelques semaines, on nous informe de médicaments retirés du marché . . . . on dirait qu'il font le ménage.
J'avais mis un article sur ce Forum "plusieurs médicaments en même temps" où un médecin met en garde contre les "cocktails médicaments" dont personne connait exactement l'interférence.

En Grèce, j'étais étonnée aussi qu'on pouvait acheter sans ordonnance des antibiotiques à la pharmacie. J'ai entendu dire le pharmacien: vous connaissez la posologie puisque vous l'avez déjà eu par le passé.

A propos "fumer un joint" pour dormir . . . . . j'avais lu un jour qu'il y aurait des endocrinologues qui le prescrivent pour des cas désespérés.

Voilà une petite réflexion perso qui n'engage que moi.

Bonne semaine,

Fanny CH

[nat52]

Bonjour les filles,

Allez, moi aussi j'étais contre ces " saletés " et puis un jour je perds mon père chéri, adoré, mon confident et 6 mois après mon meilleur ami d'une crise cardiaque on a grandi ensemble!!! pour mon père un peu de lexomil pas le choix puis Reynald, anti dépresseur et psy on m'a retrouvé près du cimetière ou errant dans la rue le soir... Mes filles ont eu très peur j'ai accepté de me faire soigner ( j'écourte ça a duré des mois de délire ) j'appelais mon père et mon ami j'étais " folle " de douleur. Avant ça jamais pas une fois je me suis dis " un jour, nat, tu prendras de lexomil et des anti dépresseurs " voilà, ils m'ont sauvé la vie vous pouvez me croire plus rien n'existait autour de moi que l'envie de retrouver mon père, je ne savais plus qui était qui... j'en prends encore, et je préfère ne pas me demander si je vais avoir des maladies neurologiques, j'ai bien diminué le dosage, on verra, j'étais contre ça c'est certain... un jour j'espère je n'en prendrais plus. Grosse drogue !!! Bises à toutes.