POEME : Le Noeud (Sandy)

[Beate]

Rédigé par Sandy le 11. Janvier 2004 11:21:06:

Bonjour à tous!


J'ai eu envie de parler, sous forme de poème, des répercussions psychologiques de la maladie, quand la thyroïde est atteinte : glande des émotions, la thyroïde parle de nous, de nos difficultés, et quand elle va mal (goître, nodules, kystes, cancer), quand il y a un "noeud" dans la gorge, c'est souvent autant au sens figuré qu'au sens propre.

Car ces noeuds désignent aussi les relations problématiques que nous avons avec certaines personnes, importantes dans notre vie (conjoint, enfant, parent, membre de la famille, ami, collègue), relations qui nous dévitalisent, et qui nous grignotent notre énergie...

Alors parfois, il faut "trancher dans le vif" de la relation, comme le chirurgien qui "tranche" la thyroïde pour que l'on respire mieux : acte chirurgical, qui laisse une cicatrice, mais qui libère et permet de repartir sur de meilleures bases...

Problèmes de thyroïde, problèmes d'identité : qui suis-je? La maladie est sûrement l'occasion de se découvrir soi-même, et de vivre mieux, en dépassant la maladie... Alors, peut-être, pourrons-nous dire un jour "merci" à cette maladie qui nous a empoissonné la vie, mais qui nous a permis de mieux nous connaître, et de grandir!


LE NOEUD


La vie est une suite de nœuds
Que l’on fabrique
Que l’on complique
Que l’on dénoue

Et parfois que l’on coupe
Comme le nœud gordien
Impossible de le défaire
Mais si nécessaire

Alors on le tranche
Comme une épée perce le cœur
Parce que la vie est ainsi

Et puis il y a ces nœuds
Qui nous étouffent
Qui nous serrent

Ils sont dans la gorge
Ceux-là, boules de rage
Ils sont l’expression

De ce qui nous entrave
De ce qui nous révolte
Et que notre éducation
Nos bonnes résolutions

Ont fabriqués
Lentement
Année après année

Alors le corps se met à crier
Quand la parole est bridée
Et il se fait lui-même
Nœud inextricable,
Incassable

Témoin de notre dilemme :
Dire ou ne pas dire ? Accepter ou refuser ?
Etre ou ne pas être enfin
Soi-même ?

Quand on ne choisit pas,
C’est la chair qui se rebelle
Et nous pousse à agir…

Et un jour,
Parce qu’on l’a décidé
Parce que le moment est arrivé

On le tranche
Ce nœud de souffrances
De tentatives avortées
D’espoirs déçus

Quand la vérité éclate
Quand la réalité se montre
Crue et nue

« Je ne t’aime plus »
« Je n’en peux plus »
« Je te quitte »

« Je me suis trompée »
« Je me suis mentie »
« Il faut nous séparer »

Alors, le nœud est défait
Sans regret
Sans désir

Autre que celui de respirer
L’air dans sa gorge
Sans amertume
Sans rancune

Et je retrouve alors
Ce qui fait ma valeur,
Ce qui donne du prix
A ma vie :

La liberté et le bonheur
D’être ce que je ne suis pas encore,
Sans reproche et sans peur :
Moi-même !

Et non cet être indécis
Ballotté entre plusieurs envies
Et qui n’a pas su, qui n’a pas pu
Trouver SON chemin, faire SA vie !

Mais l’avenir m’appartient,
Unique : c'est le mien !
Et ce nœud, je le laisse sur la route,
Je n’en ai plus besoin !

Il restera une cicatrice
Témoin de cette lutte
Souvenir de cette victoire

Sur la peur de se dire
A soi-même
Sur la douleur de te dire
A toi que j’aime
A toi qui m’a fait souffrir :

Que ton amour m’a fait grandir
Mais qu’il m’a trop serrée
Comme étouffée

C’est pourquoi j’ai coupé
Ces grands bras qui me retenaient
Je reprends ma liberté
Et je te rends la tienne

Celle de m’aimer
Comme je suis
Ou de t’en aller

Mais sache que ce nœud
Qui était dans ma gorge
Qui était dans ma tête
A disparu

Je veux être ce que je suis
Pour le restant de ma vie
J’ai retrouvé mon intégrité

Et pour cela, je te dis : MERCI !


Sandy
(poème publié dans l'ancien forum en janvier 2004)