à mon petit bonhomme :-(

[luluvroum]

depuis que tu étais dans mon ventre je n'ai fais que pleurer....
malgré la joie immense de ta venue, les chagrins de la vie m'ont envahie...j'étais malade, je ne le savais pas..

je ne sais où ni comment te demander pardon pour tout ce que tu subis.

Je voudrais ne plus être malade, ne plus me sentir envahie par ces douleurs et cette fatigue, je voudrais être le pinsou gai de ta vie..

Je ne suis qu'une mère pleurnicharde qui ne veut pas que tu lises à quel point je vais mal, suis déprimée....

bientôt un an qu'on sait....et mes taux qui ne se stabilisent pas! J'ai peur mon amour!

J'ai peur de ne pas aller mieux! Je patiente, pour toi, parce que je n'ai pas le droit de baisser les bras.

Je suis si triste d'être si malade, mon petit bout d'homme...

[Sandy]

Bonjour, Loula!


La maladie, sans faire partie de nous, fait partie (pour un temps) de notre vie. Mais il ne faut pas culpabiliser d'être malade.

Pour t'en convaincre, je vais utiliser quelques arguments :

1. La maladie est un symptôme, c'est la manifestation d'un dysfonctionnement de notre organisme tout entier. Or nous ne sommes pas coupables d'être né(e)s avec tel ou tel gène, telle ou telle fragilité.

2. La maladie est une épreuve qui peut nous aider à grandir et à faire grandir nos proches, en particulier nos enfants. "Non, maman n'est pas parfaite, maman n'est pas indestructible, MAIS maman t'aime, elle a ses problèmes, c'est dur pour elle parfois, mais elle se bat, elle lutte, elle essaie de comprendre la maladie et de la maîtriser. Et elle va TOUT faire pour la maîtriser. Du courage, elle en a, tu vois..."

3. La maladie n'est pas honteuse. C'est une faiblesse, une fragilité "naturelle" qui nous oblige à rassembler toutes nos forces intérieures pour lutter contre elle. C'est cette envie d'aller de l'avant malgré tout , malgré la fatigue, malgré les doutes et les inquiétudes, qu'il faut essayer de cultiver.

4. La maladie nous fait craquer, parfois : c'est normal. Il faut se reconnaître fatiguée quand on l'est, et se reposer. C'est aussi une marque de respect pour soi-même, que les jeunes enfants savent comprendre : "Maman est fatiguée, mais ça ira mieux dans une demi-heure!".

5. La maladie fait partie des aléas de la vie. C'est difficile à accepter, surtout quand on est perfectionniste ou idéaliste. Mais un jour viendra où la maladie sera sous contrôle, avec l'aide du médecin et avec tes propres ressources, et ton fils sera fier de toi , fier d'une maman qui s'est battue, qui a douté, qui s'est découragée à certains moments, mais qui a réussi à s'en sortir!

Nos enfants nous aiment, il faut leur dire qu'on les aime, c'est le plus important! Eux voient avec leur coeur, et si on leur explique les choses, telles qu'on les vit, ils se rendent mieux compte de ce qu'on traverse! Moi, j'ai renoncé à manger en même temps que mes enfants, pendant une période, car je ne supportais plus le bruit des couverts qui tombent par terre, des éclats de voix... Ils ne m'en ont pas voulu, c'était comme ça, c'est tout : je n'y pouvais rien et eux non plus.

Bientôt tu iras mieux, et tu reparleras de cette période difficile avec ton fils : "Tu te souviens quand maman ne supportait pas ceci cela, quand elle ne pouvait plus faire ceci cela, quand elle pleurait tout le temps...". C'est ce que j'ai fait avec les miens : inscrire la maladie dans le temps, en faire un épisode de mon histoire personnelle et donc de l'histoire familiale, en somme, en faire un événement de vie que l'on peut raconter plus tard. Cela permet de dédramatiser.

J'ai eu aussi mes moments de doutes et de déprime (cf. certains poèmes lisibles sur le forum). Le retour à la normale des hormones est un élément important pour retrouver le moral : tu vas y arriver! Tu peux aussi aller voir un psychologue : cela m'a été d'un grand soutien, car j'ai pu faire le "ménage" dans ma tête, ménage dans les relations familiales, entre autres, et depuis... Basedow va mieux et j'ai assaini certains liens familiaux.

Ma fille aînée, chez qui on a découvert entre-temps des anticorps anti-gluten, m'a dit une fois : "Tu sais, maman, j'étais bête : je ne comprenais pas pourquoi tu ne mangeais plus avec nous etc., je t'en voulais! Mais maintenant, je comprends ce que c'est quand on est fatigué." Depuis, elle évite le gluten, et elle a retrouvé la pêche, elle a "grandi".


Sandy - qui n'est pas une maman parfaite, et qui vit avec Basedow, dans une paix relative depuis un an... j'espère pour longtemps!

[Jujub]

Bonjour loula,
Comme je me souviens avoir pensé la même chose! J'ai tellement pleuré de remords. C'est un chagrin qui s'ajoute et qui se superpose à la déprime...On a l'impression d'abîmer la petite âme qui nous accompagne. Nos petits sont des éponges, c'est vrai! Ils absorbent nos propres sentiments. Mon plus jeune, qui n'a pas le don des mot, réagissait en piquant des colères face à ma peine et mon propre tempérament explosif. Le plus vieux, lui, voulait de tous ses 6 ans me consoler...c'était trop lourd pour lui. Que de culpabilité je vivais!...et je souligne l'utilisation du passé car aujourd'hui, c'est fini, heureusement.

Petit à petit, j'ai réalisé que ça ne pouvait pas continuer comme ça...j'ai voulu m'en aller, pour toujours, pour ne pas leur faire subir tout ça plus longtemps. La raison m'a quitté un moment. La folie m'a fait croire que ça serait la meilleure solution. Puis un ange professionnel est arrivé dans ma vie. Elle m'a aidé à faire le chemin dans le sens inverse. J'ai redécouvert, une à une, les petites joies de l'existence. Ces petites joies, toutes simples, qui viennent souvent des enfants. J'ai réappris à les reconnaître, et à les collectionner. Je m'en suis fait un collier de perles, magnifique mais invisible, qui depuis ne me quitte plus jamais, jamais... Je te souhaite de commencer à te faire un tel bijou, c'est le plus précieux de tous.

Tu es une bonne maman.
jujub'

[kimiLeva]

Bonjour Loula,

C'est beau de pouvoir parler de ses difficultés.
C'est déjà une victoire.
Je suis aussi une maman de trois filles (11,8,4ans)
Si tu savais comme j'ai moi aussi connu l'enfer de la douleur et de la fatigue avec l'incapacité de pouvoir être et faire comme mon coeur voulait.

Sache que tu n'es pas "anormale" ou indigne.
Tu es une maman qui aime et qui est souffrante "pour l'instant".
Garde courage, tu vas vers de meilleurs jours...

N'oublie pas que la maladie, ou toute autre épreuve fait partie de la vie, c'est ainsi. Les enfants ont bcp d'amour pour leur mère. (et père) et ils grandissent avec nous ! Nous sommes un exemple de courage, de volonté, d'amour pour eux. Ton petit est près de toi, c'est extraordinaire déjà.

Je sais, je sais très bien ce que c'est que souffrir, (je t'écris avec un mal terrible de tête, nuque, thyroide et cervicales depuis des semaines et je vomis tous mes médicaments....j'arrive au bout de la maladie, et après demain je boierai l'iode radioactif et ce sera encore une nouvelle étape vers la guérison...Je garderai dans mon coeur le courage de mes filles, leurs mains, les caresses qu'elles m'ont prodiguées chacune dans l'espoir secret de guérir leur maman. C'est humain, c'est l'amour, c'est la vie.
Je garderai l'amour inconditionnel de mon époux, ses encouragements, sa présence, sa fidélité, son aide et sa grande patience parce qu'il a foi en ma guérison. Je garderai la force de mon corps qui s'est battu et mon coeur parfois si bléssé que je serai bien partie "vers Dieu"...Mais je n'oublierai jamais aussi combien au plus bas je me suis accrochée à l'amour des miens, à l'espoir d'un avenir meilleur...
Ca viens Loula...! Ne culpabilise pas. Tu fais ce que tu peux. Ton petit garçon croit en toi comme un enfant n'a d'yeux que pour ses parents.
Tu es là pour lui, fatiguée aujourd'hui et bientôt guérie et renouvellée !
Continue de voir tes médecins, prends soin de toi, c'est à cette seule condition que tu pourras prendre soin des tiens. Tu vas y arriver, je vais y arriver, toutes nous y arriverons.

Que ta guérison arrive vite , et que la vie soit bonne avec toi.

Bisous au petit
et à toi
A bientot,
Kimi

[luluvroum]

mon fils est petit (15 mois) et je ne sais pas ce qu'il saisit de mon état de mes pleurs
je viens d'être licenciée et suis toute la journée avec lui...fatiguée parce qu'un petit ça pompe énormément, ça ne joue pas tout seul.
ma famille est loin, mon chéri est un amour mais il reste humain

bien souvent j'ai eu envie de partir, je ne le fais pas: parce que je suis amoureuse et aussi parce que mon neuveu (9mois) a perdu son papa peu courageux je n'ai pas le droit de faire ça aux miens...

je me sens enchaînée, ne sachant pas à quoi m'attendre d'un jour sur l'autre, ne pouvant faire de projets (et si demain je n'arrive pas à fournir l'energie nécessaire??)

se reposer avec un bb est impossible....mais je garde espoir

merci à vous

[Jujub]

Chère loula,
Ne peux-tu pas le faire garder quelques heures, pour te reposer un peu? L'idéal, c'est même de l'envoyer se faire garder à l'extérieur de la maison. Comme ça, tu auras le temps de faire le vide quelques heures. Il y a sûrement une solution de ce côté.

Tu sais, le collier de perles dont je t'ai parlé, il est difficile à débuter. Mais plus tu y mets de perles, plus ça devient facile.

Pour moi, quand je n'avais vraiment envie de rien, je mettais une musique entraînante que j'aime et je dansais 3-4 minutes avec mon petit...et une perle au collier. Un petit moment de bonheur, quelques rires pour moi et mon enfant.

je te cite:
je me sens enchaînée, ne sachant pas à quoi m'attendre d'un jour sur l'autre, ne pouvant faire de projets (et si demain je n'arrive pas à fournir l'energie nécessaire??)

Ne pense pas à demain. Pense à l'instant présent. Joue avec ton fils, attarde-toi à la petite merveille qu'il est. C'est toi qui l'a fait! Même si tu es fatiguée, tu peux t'asseoir et répondre à ses sourires, t'intéresser à sa petite voiture, lui faire un petit calin! Ici et maintenant. Peu à peu, tu ajouteras des perles à ton collier et tu te sentiras de mieux en mieux.

Ton fils est petit, mais oui, il sent quand sa maman a de la peine. Et il a besoin de ta présence. Ici et maintenant...
Vois-tu un psychologue? Peut-être que ça serait une bonne idée. Moi, ça m'a beaucoup aidée et par ricochet, ma famille s'en est trouvée que mieux...

Tu t'en sortiras. Je suis là pour te dire que c'est possible, puisque je l'ai fait.

Prend bien soin de toi.
jujub'

[jos]

Bonjour à toutes,

Pardon si je me mèle à votre conversation. Je n'ai ni basedow ni hashimoto, j'ai juste été opérée totalement de la thyroide pour cause de nodules.
Mais je voulais vous remercier pour la beauté de vos messages. Est ce que c'est basedow qui vous donne une telle sensibilité ? je ne sais pas ...
mais en tout cas, c'est un plaisir et une émotion de vous lire ...
Vous avez déjà beaucoup réfléchi sur vous-mêmes et parcouru un chemin que peu de personnes "aux humeurs normales" ont parcouru alors rien que pour cela, vous pouvez être fières de vous !
Courage, vous méritez vraiment de vous en sortir.
Amicalement
Josiane

[Jujub]

Bonjour Jos,
merci pour ton commentaire. Pour moi, il ne s'agit pas de Basedow. Comme toi, j'ai des nodules (pas encore opérée), sans maladie auto-immune. Sauf que je souffre d'hypothyroïdie forte lorsque je ne suis pas sous synthroïd. Alors l'état dépressif causé par la thyro, je l'ai expérimenté.

Et j'apprécie beaucoup ton commentaire "Vous avez déjà beaucoup réfléchi sur vous-mêmes et parcouru un chemin que peu de personnes "aux humeurs normales" ont parcouru ..."

C'est vrai que la maladie peut devenir un moment propice à s'arrêter et à réfléchir sur la vie. J'ai eu la chance d'être malade un jour. Ça m'a remis les valeurs à la bonne place. Ça m'a ouvert les yeux sur ce qui est beau et qu'on ne voit pas dans la course effreinée (et pas humainement naturelle) dans laquelle on vit. Essayez de voir les nuances d'un paysage quand votre voiture va à 120 km/h !!! C'est la même chose pour la vie.

Je sais que loula ne voit pas encore les choses de cette façon, mais ça viendra, avec un cheminemant adéquat et sans doute avec l'aide d'un(e) professionnel. C'est ce que je lui souhaite.

merci jos!
jujub'

[Justine]

salut maman!

moi aussi je suis une jeune maman basedowienne, mon fils a aujourd'hui 17 mois, il cours il gambade.... je sais a quel point c'est pas toujours facile...
Moi aussi je n'ai plus de travail et passe mes journées avec lui, de plus le soir je trouve la solitude parceque je suis seule pour l'éléver, seule pour affronter ma maladie et mon exophtalmie et le regard du monde extérieure.
Mais je dois être forte pour lui, forte pour lui prouver que sa maman elle assure, tous les jours, malgres les soucis, malgres les tempêtes, les difficultés financières .....

tu puisera cette force, chaque jour un peu plus, même si tes yeux te font mal, même si tu fais ses biberons les yeux fermés, même si t'as pas le moral, face à lui t'as pas le droit d'être triste, t'as pas le droit de baisser les bras, justement il te donnera envie de te battre, et encore et encore....