Cau Inscrit le: 25.11.16 Messages: 1 |
Message: (p440148)
Posté le: 25. Nov 2016, 13:48
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Bonjour à toutes et tous,
Je viens de lire pas mal de récits sur le forum et bien sûr je me retrouve dans les expériences de chacun. Bien que ma thyroïdectomie totale se soit passée il y a 7 ans, elle est présente tous les jours sans exception.
Comme tout le monde, j'ai rencontré le chirurgien qui a vraiment pris le temps de m'expliquer ce qu'il va faire et me parle bien sûr des risques inhérent à une intervention de ce type. Le goitre était de taille importante, il m’empêchait presque de manger du fait de la compression.
Rencontre avec l’anesthésiste, aucun problème, arrivée le jour J très confiant et ravi d'en finir avec cette gène continuelle.
L'intervention s'est déroulée normalement bien que beaucoup plus longue que la "normale" du fait de la taille du goitre. Je suis retourné très vite dans ma chambre et très satisfait d'en être enfin débarrassé.
C'est le soir de l'intervention que les choses ont changées, je me suis rendu compte que je n'arrivais presque plus à parler et je sentais une pression importante au niveau du cou.
Il était 2h du matin, j'ai fait appel à l'infirmière de garde car je sentais que j'avais des difficultés à respirer. L'interne arrive et prend la décision de me renvoyer au bloc en urgence. Course dans les couloirs dignes d'une série télé. Malheureusement, je n'ai pas vu le bloc... Arrêt respiratoire puis arrêt cardiaque... FIN ou presque.
Si je vous en parle, c'est que j'ai été réanimé... Le chirurgien m'a dit par la suite que je devais mon "retour" à l'anesthésiste de garde qui était de vielle école, il est intervenu rapidement pour me dégager les voies respiratoires de force alors qu'un "jeune" aurait d'abord dû brancher toutes les machines.
Il s'agissait d'une hémorragie interne, une petite artère qui avait éclatée. Lors de ma visite de sortie, le chirurgien m'a dit très amicalement: "vous savez, il y a un cas sur 200.000, je l'ai eu, je peux être tranquille jusqu'à la retraite.
C'est bien sûr une expérience qui marque étant réellement "parti" et le plus surprenant c'était la sérénité avec laquelle je me suis vu m’éteindre jusqu'à me rappeler ma dernière respiration.
Je ne veux surtout pas effrayer les futurs opérés mais il faut savoir que le risque existe. Ce qui est sûr, c'est que la vie est perçue d'une toute autre manière depuis ce jour. Disons qu'il s'agit d'une seconde chance... Voilà pourquoi j'y pense absolument tous les jours.
Alors voilà, le cas sur 200.000 était pour moi, vous pouvez donc y aller tranquillement he he.
Bien à vous
Chris |
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Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 49865Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p440270)
Posté le: 27. Nov 2016, 22:38
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Bonjour Chris,
et bienvenue parmi nous !
Wow, ton récit est impressionnant !
Le chirurgien a raison, c'est très rare (heureusement !) - mais c'est un risque qu'il faut avoir en tête, lors d'une thyroïdectomie, cela s'appelle "hématome compressif", et en effet, c'est une urgence absolue. C'est dû au fait que la thyroïde est un organe très vascularisé, et qu'il y a donc plein de petits vaisseaux qu'il faut suturer, clamper ... et que parfois, heureusement très rarement, il peut y avoir une suture qui lâche et qui provoquera alors un saignement assez important. Et comme il n'y a pas beaucoup de place dans le cou, cela peut vite devenir dangereux.
C'est d'ailleurs à cause de ce risque-là que la plupart des chirurgiens sont opposés à la chirurgie en ambulatoire pour cette intervention-là, l'opération de la thyroïde ! Car à l'hôpital, il y a une surveillance, des contrôles réguliers au cours de la première nuit ... alors qu'à la maison, si le compagnon a le sommeil profond, cela pourrait être grave (d'autant qu'il faut, si cela arrive, pouvoir intervenir très vite).
Bon, c'est rassurant d'apprendre que tu t'en es tirée (même si cela a dû te laisser sacrément "sonnée" !) ... je comprends qu'après une telle expérience, on voit la vie tout différemment ! Et à te lire, cette "near-death experience" semble même t'avoir donné une certaine sérénité, face à la mort ... tout en profitant "à fond" de cette deuxième chance !
Merci beaucoup pour ton témoignage, et à bientôt !
Beate |
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