Quand la thyroïde est hyperactive et produit trop d’hormones (hyperthyroïdie), notamment dans la maladie de Basedow, il faut la ralentir, car l’hyperthyroïdie est nocive pour le coeur et pour les os.
Pour cela, on utilise des « antithyroïdiens de synthèse » ou « ATS« .
Il en existe plusieurs familles :
- Néomercazole, Thyrozol (principe actif : Carbimazole/Thiamizole)
- Basdène (principe actif : Benzylthiouriacile)
- PTU, Proracyl (principe actif : Propylthiouracile)
Le but de ces médicaments est de ralentir la thyroïde, hyperactive, et de faire baisser la synthèse d’hormones.
Il s’agit de médicaments particulièrement efficaces mais possédant néanmoins des effets indésirables importants. Ceux-ci surviennent exceptionnellement. Il s’agit de :
- Agranulocytose c’est-à-dire une chute du taux des globules blancs susceptible d’accentuer certaines infections parfois graves.
- Éruption cutanée.
- Hépatites médicamenteuse.
Le patient sera donc sous surveillance régulière, notamment au début du traitement (surveillance des globules blancs et de toute réaction indésirable).
Surveillance :
1. Efficacité:
- T3-T4 à 1 mois, puis toutes les 4-6 semaines
- Bilan thyroïdien normalisé après 4 à 12 semaines de TTT
- La TSH reste freinée plus longtemps
2. Effets indésirables:
- Avant la mise sous ATS : NFS-plaquettes, bilan hépatique, +/- β HCG
- Puis NFS-plaquettes / 15 j les 3 premiers mois de traitement, et si point d’appel clinique
Le traitement dure généralement entre 12 et 18 mois.
Il existe deux schémas de traitement :
- ‘titration’ de la dose d’anti-thyroïdien
- méthode ‘blocage-substitution’ (« block and replace »)
Avec la première technique, on préscrit « juste ce qu’il faut » d’antithyroïdien pour ramener la synthèse hormonale à un niveauaccepteble (ce qui n’est pas toujours facile, et nécessite de fréquents contrôles et ajustements de dosage).
La technique du « block and replace » consiste à totalement bloquer l’hormonosynthèse, en remplaçant provisoirement les hormones naturelles par des hormones de synthèse (Lévothyrox et similaires) – un peu comme une « thyroïdectomie passagère ». Le but est de freiner la TSH et la libération d’antigènes thyroïdiens pouvant auto-entretenir la maladie de Basedow. On préscrira une dose relativement élevée – et dès que le patient sort de l’hyperthyroïdie, et avant qu’il bascule totalement en hypothyroïdie, on ajoutera du Lévothyrox, au même dosage que pour un patient opéré, environ 1,7 à 2 µg par kilo (le plus souvent, autour de 100 µg).
On surveillera l’évolution des anticorps anti-récepteurs de la TSH, pour s’assurer qu’ils baissent, ainsi que la vascularisation de la thyroïde à l’échographie-Doppler, pour vérifier l’efficacité du traitement.
Après 12 à 18 mois (en fonction de l’évolution des anticorps), on arrête le traitement (ATS et thyroxine). Chez environ 50% des patients, on aura obtenu la guérison – si le patient rechute, ou si le traitement ne fonctionne pas, on utilisera un traitement plus « radical », chirurgie ou iode radioactif.
- Article : Evolutions récentes dans le traitement de la maladie de Basedow (2007)
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Beate Bartès, Novembre 2011