La maladie d’Hashimoto
Hashimoto est une maladie auto-immune, découverte par le médecin japonais Hakaru Hashimoto en 1912.
On l’appèle également « thyroïdite lymphocytaire chronique« .
Il s’agit d’un dérèglement du système immunitaire : certains de nos anticorps se développent en masse, et au lieu de nous défendre, attaquent un de nos propres organes, ici la thyroïde. Ils provoquent alors son inflammation (thyroïdite) : la thyroïde est peu à peu détruite, jusqu’à ce qu’elle ne fabrique plus d’hormones du tout. On se retrouve en hypothyroïdie (Hashimoto en est d’ailleurs la cause la plus fréquente.)
Attention, Il arrive parfois que la maladie d’Hashimoto à ses débuts provoque une hyperthyroïdie(1), due à la destruction des vésicules dans lesquelles sont stockées les hormones, avant que l’on passe en hypothyroïdie(2).
Pour vérifier s’il s’agit d’une maladie d’Hashimoto, on analyse les anticorps antithyroïdiens : les antithyroperoxydases (anti-TPO), qui sont les anticorps qui « signent » cette maladie, et généralement également les anticorps anti thyroglobuline (TG-AKs).
On fait également une échographie pour vérifier la taille de la thyroïde (souvent, elle grossit pour essayer de fabriquer davantage d’hormones : goître – mais elle peut également s’atrophier), sa structure et l’éventuelle présence de nodules.
Le traitement :
Le traitement consiste à remplacer les hormones que la thyroïde n’arrive plus à fabriquer par des hormones de synthèse (Lévothyrox, Synthroid…) – on vérifie régulièrement le taux de TSH pour pouvoir ajuster le dosage. Le taux de TSH devra rester dans la norme, et même être plutôt bas (proche de 1 environ), pour éviter une stimulation trop importante de la thyroïde, qui entretiendrait l’inflammation en stimulant les anticorps.
La maladie d’Hashimoto est progressive : elle s’installe souvent par poussées. Il faudra donc augmenter le dosage d’hormones régulièrement, au fur et à mesure que la thyroïde est détruite, et ce jusqu’à ce qu’elle ne fabrique plus du tout d’hormones (cette lente destruction peut prendre plusieurs années). Les hormones de synthèse remplaceront alors totalement la thyroïde (quand la thyroïde ne fonctionne plus, il faut compter environ 1,7 à 2 µg de thyroxine par kilo, donc p.ex. du Lévothyrox 100 pour une personne qui pèse autour de 50 à 55 kilos, mais le dosage pourra être plus ou moins élevé selon l’absorption hormonale de chaque patient, nous ne sommes pas tous égaux sur ce point) – ensuite, on pourra rester à ce dosage « à vie », en vérifiant juste de temps en temps.
Il est également important de faire régulièrement des échographies (tous les 18 mois à 2 ans) pour vérifier l’absence de nodules (et de faire des contrôles plus rapprochées lorsque des nodules sont présents, pour pouvoir détecter toute évolution suspecte).
A lire : Recommandations pour la prise des hormones thyroïdiennes
(1) L’hyperthyroïdie est une activité accrue de la thyroïde qui se manifeste par une trop grande production d’hormones thyroïdiennes (T4 et T3) et une baisse de la TSH
(2) L’hypothyroïdie est une activité insuffisante de la thyroïde qui se manifeste par la production insuffisante d’hormones thyroïdiennes (T4 et T3) et une augmentation de la TSH
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Beate Bartès, mai 2011