Beate
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Message: (p5633)
Posté le: 11. Juil 2004, 13:42
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Bonjour Oli !
Dis-donc, tu es vraiment du genre angoissé, toi ! Rassure-toi, toutes les tuiles possibles ne vont quand-même pas te tomber sur la tête ! Et il y en a déjà eu d'autres, grands angoissés, dans le forum (je me rappèle surtout de Gérard, opéré en décembre 2002) - et ça c'est bien passé pour eux aussi !
C'est vrai que quand on a un goître, même en euthyroïdie, il est mieux de le surveiller, et, au besoin, d'aider la thyroïde avec un tout petit peu de Lévothyrox ou similaire, car le fait qu'elle grossit montre qu'elle a du mal à fabriquer suffisamment d'hormones. C'est donc un peu dommage d'avoir laissé tomber la surveillance, et les hormones, pendant plusieurs d'années d'affilée !
Mais rassure-toi, même si pendant ces quelques années, ta thyroïde s'est un peu fatiguée et a fabriqué des nodules, ce n'est vraisemblablement pas encore méchant (car le cancer de la thyroïde est extrêmement lent et peu aggressif, les nodules peuvent rester bénins pendant de nombreuses années avant de dégénérer, et même dans ce cas-là, cela avance très très lentement). Et la taille des nodules n'a absolument rien à voir avec leur caractère bénin ou malin !
Il est vrai que tant qu'à opérer, autant faire une opération totale, si tu as des nodules des deux côtés - de toute façon, tu devras ensuite prendre des hormones synthétiques, même s'il te restait un petit bout de thyroïde. D'une part, cela t'évitera de devoir y repasser si jamais on découvre quelque chose de maligne à l'anapath (mais rassure-toi, la grande majorité des nodules opérés, environ 90%, sont parfaitement benins !), et d'autre part, le dosage des hormones de substitution en sera plus facile (puisqu'on ne devra plus compter avec le bout de glande qui fabrique un coup trop, un coup trop peu d'hormones).
Donc, vas-y confiant, tu seras débarrassé de cette "épée de Damoclès" - car même s'ils sont très vraisemblablement encore tout à fait bénins, les nodules risqueraient quand-même de dégénérer, à la longue ! L'opération se passe généralement très bien (tu as peut-être déjà lu les récits dans la "FAQ" ?), on se rétablit très vite et les douleurs sont tout à fait supportables (du genre angine "de l'extérieur" pendant quelques jours). Concernant les agrafes, il existe différentes méthodes : certains chirurgiens utilisent des agrafes (plutôt un genre de "pinces" larges de plusieurs mm) qu'on peut retirer dès le lendemain (ce fût mon cas, au CHU de Toulouse, j'étais très étonnée !), d'autres des agrafes classiques, d'autres font des points, certains n'utilisent aucune agrafe, mais une colle spéciale ... Les agrafes ou points "classiques" se retirent environ 8 jours après l'intervention (à cette occasion, on nous annonce aussi le résultat de l'analyse au laboratoire ou "anapath", même si on a déjà fait une première analyse, très rapide, pendant l'opération (analyse "extemporanée").
Pour ce qui est de l'éventualité d'une cure d'iode, et de l'obligation d'éviter l'iode pendant les semaines qui la précèdent : un séjour en bord de mer n'est pas contre-indiqué (sinon, tous les riverains cancéreux devraient déménager avant leur cure ?!), mais il faudra éviter les grands plateaux de fruits de mer (et les produits iodés, médicaments, désinfectants etc) ! Par ailleurs, certains médecins ne sont même pas convaincus de l'utilité du régime "sans iode", mais personnellement, je pense qu'il est quand-même plus logique de l'observer, surtout que c'est la seule petite chose que nous pouvons contribuer, NOUS, pour que la cure soit le plus efficace possible.
Pour ce qui est des délais entre opération et (éventuelle) cure d'iode, cela dépend de la région, car dans certaines villes, les places sont rares et on doit parfois attendre 3 ou 4 mois - le minimum est de 6 semaines (le temps d'éliminer toutes les hormones naturelles). Et pour l'arrêt de travail, à Toulouse on donne 3 semaines après une opération de la thyroïde (évidemment, cet arrêt est prolongé si on doit enchainer sur une cure d'iode - j'ai eu 2 mois et demi au total, le temps de sortir de l'hypo après la cure d'iode).
Pour ce qui est de tes symptômes : peut-être es-tu à la limite de l'hypothyroïdie, même si ta TSH est encore juste dans les normes ? La limite supérieure se situe actuellement vers 4 ou 4,5 - mais de plus en plus de médecins considèrent qu'on peut être en hypo à partir de 2,5 environ (lorsqu'on a déterminé les valeurs "normales", parmi les personnes "sans problèmes thyroïdiens connus" analysées, il y avait certainement quelques hypothyroïdiens frustres, ce qui a faussé la moyenne ...) Par ailleurs, avec une thyroïde épuisée, c'est normal d'avoir parfois des baisses de régime, parfois des "sursauts" avec petites poussées d'hyper (agressivité, transpiration ...) ou les deux melangés ...
Voilà, j'espère avoir pu te rassurer un peu ! C'est vrai que les hommes (moins habitués aux "bobos" que les femmes), rarement malades, sont souvent totalement déstabilisés quand ils se trouvent confrontés au monde médical ! Mais je pense que la fréquentation du forum, plutôt que de t'angoisser (comme le ferait la lecture de pages scientifiques et de statistiques), devrait plutôt te rassurer - nous sommes quand-même très nombreux (et nombreuses) à nous en être très bien sorti(e)s ! En plus, il faut te dire que même s'il y a aussi des témoignages négatifs, des gens qui ont des problèmes de dosage etc, c'est tout à fait normal, puisque ce genre de forum est surtout fréquenté par des gens qui ont des problèmes et cherchent des solutions - tous ceux qui vont bien ne pensent même plus à leur thyroïde, ils prennent leur petit comprimé tous les matins et puis voilà !
Personnellement, j'ai eu comme toi un goître euthyroïdien, mais pendant beaucoup plus longtemps, au moins 15 ans sans la moindre surveillance et le moindre traitement - quand on a enfin fait une echographie, j'avais 4 nodules froids, qui continuaient à grossir malgré le lévothyrox, et qu'on a donc préféré opérer. Sur les 4, 3 étaient cancéreux - mais ils avaient eu tout ce temps pour le devenir ! -, mais aucun n'avait encore eu le temps de disséminer - après une cure d'iode et 2 scintis, il ne me reste plus RIEN, et je vais parfaitement bien ! Dans 15 jours, je passerai de nouveau une scinti (deux ans après la dernière, qui fût "blanche"), vraisemblablement la dernière - cette fois-ci, je n'aurai pas besoin d'arrêter le lévothyrox, puisque j'aurai une piqûre de Thyrogen. En espérant que la scinti sera de nouveau "blanche" (j'en suis convaincue !), je pourrai ensuite me considérer comme guérie, il suffira de contrôler le marqueur, la thyroglobuline, environ 1 fois par an et puis voilà !
A bientôt !
Beate |
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