Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50581Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p114238)
Posté le: 27. Fév 2007, 17:26
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Bonjour Pierrot,
et bienvenu dans le forum !
Le cancer de ton père devait déjà être fort ancien, lorsqu'on l'a enfin découvert - car généralement, le cancer de la thyroïde est très lent et peu aggressif, il reste souvent de longues années encapsulé à l'intérieur de la thyroïde, avant d'envoyer des cellules ailleurs. Et ensuite, le cancer papillaire progresse par le liquide lymphatique, et les ganglions font barrière, il doit les vaincre l'un après l'autre, il met donc généralement des années avant de pouvoir aller plus loin que les ganglions du cou.
Tu parles d'une thyroïdectomie avec curage ganglionnaire - connais-tu la taille du carcinome dans la thyroïde, le nombre de ganglions atteints ?
Et là, ton père vient de faire un "test sous Thyrogen", qui était positif - mais puisque tu parles d'une scintigraphie de prévue, ce test n'était apparemment QUE l'analyse de la thyroglobuline ?
Dans ce cas, il n'a pas eu d'iode radioactif, et il n'a donc pas pu y avoir de "fixation" ? Ou a-t-il fait une scintigraphie sous Thyrogen (peut-être uniquement du cou et de la tête ?), et doit en refaire une (corps entier, avec une dose plus forte) maintenant ?
La thyroglobuline (TG) est une protéine fabriquée uniquement par les cellules thyroïdiennes (bénignes OU malignes) - normalement, quand on a été opéré et que tout a été enlevé, la TG devrait être indétectable, donc si elle augmente, ça montre qu'il reste quelque chose (récidive, métastase).
Et pour voir exactement la taille et la localisation de la ou des métastases, on veut maintenant refaire une scintigraphie (si on pense que les cellules continuent à fixer l'iode, je pense qu'on fera peut-être d'emblée une cure d'iode, plus fortement dosée, avec scintigraphie à la sortie, plutôt que de donner d'abord une faible dose, qui "saturera" déjà un peu les cellules et ne donnera pas forcément une image très nette, et ensuite un dosage plus fort).
Il est possible que cela règle le problème - certaines personnes, à la "maladie persistante", cumulent ainsi les cures d'iode, jusqu'à 8 ou 10, pour freiner ou même détruire la tumeur, qui réduit un peu à chaque fois.
Si la tumeur est relativement accessible, et si l'état général de ton père le permet, on va peut-être proposer une nouvelle opération, c'est souvent plus "sûr" que de se fier uniquement à l'iode, et surtout plus rapide et plus "radical", mais là c'est aux chirurgiens de décider ... c'est une région très délicate à opérer, je pense ! Mais s'il a bien supporté la première intervention, on peut espérer que ce sera pareil pour la deuxième, et que cela permettra de totalement l'en débarrasser ...
Sinon, il existe aussi d'autres thérapies, toutes nouvelles, aux résultats prometteurs, actuellement en cours de développement, avec des essais cliniques phase II qui vont débuter bientôt, notamment les "inhibiteurs de la tyrosinekinase" - il faudrait peut-être se mettre en rapport avec un centre de lutte contre le cancer (p.ex. Léon Berard à Lyon), voir le site de la FNCLCC - j'imagine que vos médecins du CHU sont déjà en contact et leur demandent conseil ?
Voilà, je ne peux pas t'en dire beaucoup plus, nous ne sommes que des patients sur ce site, et avons peu d'expérience des cancers métastasés, puisque la plupart d'entre nous ont pu être opérés avant - mais même dans un cas avancé comme celui de ton père, il ne faut pas perdre espoir, car le cancer continue à être relativement lent, et s'il fixe l'iode, et/ou se situe à un endroit facilement opérable, il devrait être possible de s'en débarrasser tout à fait !
Bon courage et à bientôt !
Beate |
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Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50581Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p114264)
Posté le: 27. Fév 2007, 19:39
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Bonjour,
on verra bien à la scintigraphie ... si une "simple" cure d'iode permet d'éviter une opération relativement lourde, pourquoi pas, mais il faudrait quand-même être relativement sûr des chances de succès (et donc, il faudrait que les cellules fixent très bien l'iode).
Concernant le dosage, le dosage "standard" pour une cure d'iode "d'ablation" (destruction du tissu résiduel après l'opération) est de 100 mCi (3,7 GBq), mais pour détruire des métastases (traitement curatif), ça peut être 5 à 8 GBq, et dans certains cas, on peut également employer de doses très fortes (11 à 13 GBq), les médecins décideront certainement cela après discussion dans une "unité de concertation pluridisciplinaire" à laquelle participent divers spécialistes (chirurgien, endocrino, médecin nucléaire, oncologue ...)
A très bientôt !
Beate |
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