L'hypovitaminose D

[Henri]

L'hypovitaminose D : il n'y a pas que les enfants qui sont concernés


On a tendance à penser que, dans le monde moderne occidental, les problèmes d'hypovitaminose n'existent pas ou peu, et que dans ce dernier cas il s'agit plutôt d'une mauvaise hygiène alimentaire qui peut être réglée par un simple changement de régime ou, plus facilement encore, par la consommation de compléments vitaminiques. Les ravages causés par le scorbut (hypovitaminose C) ou le béribéri (hypovitaminose B1) semblent être relégués au passé ou aux pays pauvres. En ce qui concerne la vitamine D, elle est considérée de très longue date comme un composant essentiel de la santé nutritionnelle de l’enfant chez lequel un déficit est synonyme de rachitisme. Mais ce n’est qu’assez récemment que le rôle de la vitamine D dans la santé osseuse de l’adulte et du sujet âgé, a été mis en évidence. Cette prise de conscience remonte au milieu des années 1970, au moment où le dosage du 25-hydroxyvitamine D sérique, marqueur fidèle du statut vitaminique D, est devenu cliniquement disponible. Une équipe de chercheurs britanniques a donc voulu déterminer la prévalence de l'hypovitaminose D chez leurs concitoyens, l'influence du régime alimentaire et les facteurs de risque. Les résultats de leurs travaux viennent d'être publiés dans l'American Journal of Clinical Nutrition.

La vitamine D augmente l'absorption intestinale de calcium assurant ainsi le microenvironnement nécessaire à la minéralisation osseuse. De plus, elle permet la prévention de l'hypocalcémie grâce à son rôle ostéoclastique. Si une hypovitaminose D sévère est responsable de rachitisme chez l'enfant, elle est aussi à l’origine de son équivalent adulte : l'ostéomalacie.

L’équipe, coordonnée par le Dr Elina Hyppönen de l’Institute of Child Health à Londres, a mesuré le taux de 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) dans une cohorte de 1958 réunissant 7.437 personnes de peau blanche âgées de 45 ans. Leur objectif était d’évaluer l'influence du régime alimentaire et les facteurs de risque dus à l’hygiène de vie.

Les chercheurs britanniques ont constaté que la prévalence de l’hypovitaminose D était plus élevée pendant l’hiver et le printemps, avec des concentrations de 25(OH)D inférieures à 25, 40 et 75 nmol/L trouvées respectivement chez 15,5%, 46,6% et 87,1% des sujets inclus dans l’étude, alors que ces proportions étaient de 3,2%, 15,4% et 60% respectivement pendant l’été et l’automne.

Selon Hyppönen et coll., les hommes avaient une concentration moyenne de 25(OH)D supérieure à celle des femmes pendant l’été et l’automne mais pas pendant l’hiver et le printemps (p = 0,006). Les concentrations de 25(OH)D étaient significativement plus élevées chez les personnes consommant de la vitamine D ou de l’huile de poisson comparées à celles qui n’en consommaient pas. Cependant les taux de 25(OH)D n’étaient pas significativement plus élevés chez ceux qui consommaient de la margarine avec « plus » de vitamine D comparés à ceux qui n’en mettaient pas sur leurs tartines (p < 0,0001 pour les deux groupes). Des concentrations en 25(OH)D inférieures à 40 nmol/L se rencontraient deux fois plus souvent chez les obèses que chez les sujets de poids normal, et chez les Ecossais que chez les habitants d'autres régions du Royaume-Uni.
Les auteurs de l’étude soulignent que ces données montrent que la prévalence de l'hypovitaminose D dans la population générale est alarmante en hiver et au printemps, et que des actions d’information et de prise de conscience de la population générale (plutôt que dans des groupes cibles) devraient être menées afin de changer le cadre actuel.

[luciole74]

Bonjour Henri et merci pour cet article très intéressant !

Il est vrai que la carence en vitamine D peut être grave au niveau osseux. Il ne faut donc pas s'étonner des nombreux cas d'ostéoporose. Les gens ont beau se bourrer de calcium, s'il manque la vitamine D c'est comme si on ne faisait rien.

Il est donc très important de mettre le nez dehors tout les jours, ceci même s'il fait froid ! Tout d'abord cela fait faire un peu de sport et ensuite cela permet une exposition aux rayons solaires même si ceux ci sont faibles....C'est pour cela que quelque soit le temps, je sors ainsi que mes enfants minimum une heure par jour, on y gagne tous en vitamine D et les enfants dorment bien le soir, pour le bonheur de tous .....

A bientôt
Lucile