Beate
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Message: (p268729)
Posté le: 01. Nov 2010, 15:06
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Un deuxième article publié aujourd'hui sur le site du Figaro, en même temps que l'article Thyroïde : trop d'ablations injustifiées :
http://www.lefigaro.fr/sante/2010/1.....een-mal-de-prevention.php
Citation: | La thyroïde en mal de prévention
Par Martine Lochouarn
http://www.lefigaro.fr/medias/2010/10/31/c571d402-e5a3-11df-8f26-2f5f776472e6.jpg
Bénignes ou malignes, ces maladies peuvent être bien prises en charge.
C'est un peu un paradoxe: alors que les maladies de la thyroïde touchent 15% de la population, en majorité les femmes, les autorités sanitaires n'ont à ce jour ni proposé de véritable prévention, ni adopté des recommandations médicales claires pour leur prise en charge, et les équipes de recherche spécialisées se font de plus en plus rares. Or, si ces maladies sont souvent bien traitées, il faudrait aussi réduire leur impact, comme l'a souligné le 14e Congrès international de la thyroïde réuni en septembre à Paris.
Située à la base du cou, cette petite glande fabrique surtout deux hormones: la thyroxine, ou T4, dont la molécule contient 4 atomes d'iode, et la T3, ou tri-iodothyronine, qui n'en compte que 3. Leur production est régulée par une troisième hormone, la TSH, sécrétée par l'hypophyse, à la base du cerveau. Ces hormones thyroïdiennes agissent sur la production de chaleur et la régulation de la température corporelle, sur la croissance, le développement physique et intellectuel, et sur l'accélération du métabolisme des organes et des tissus. Elles influencent donc toutes les fonctions, cardiaque, digestive, reproductrice, cérébrale, etc.
Le dosage sanguin des trois hormones, T4, T3 et TSH, permet d'évaluer le fonctionnement de la glande. Trop active, la thyroïde provoque un emballement de ces fonctions: c'est l'hyperthyroïdie. À l'inverse, une insuffisance thyroïdienne, ou hypothyroïdie, se traduit par un ralentissement de celles-ci. Pour fabriquer ces hormones, la thyroïde a besoin de concentrer l'iode, pour moitié récupérée par recyclage et pour moitié apportée par l'alimentation. Or la France, comme toute l'Europe occidentale, est un pays de carence relative en iode, et la teneur sanguine moyenne de ses habitants n'atteint même pas la valeur basse des recommandations de l'OMS.
Cette carence relative en iode n'a pas de conséquence majeure chez l'adulte, mais la thyroïde, en réaction, a tendance à grossir pour en capter plus: 10% des adultes ont ainsi un petit goitre palpable par le médecin. «Ce déficit est plus problématique chez la femme enceinte, souvent déjà carencée en début de grossesse alors qu'elle va devoir fournir l'iode indispensable au bon développement du fœtus, tout en compensant des pertes accrues. De ce fait, le fonctionnement de la thyroïde et, par contrecoup, sa taille augmentent de 30% durant la grossesse, explique le Pr Jean-Louis Wemeau, chef du service d'endocrinologie au CHRU de Lille. Une supplémentation en iode doit donc être recommandée aux femmes enceintes, dont 2% ont, en début de grossesse, une hypothyroïdie vraie qui risque d'affecter, même modestement, le développement de l'enfant. Il semble donc opportun de réfléchir à un dépistage généralisé des dysfonctionnements thyroïdiens avant ou en début de grossesse.»
La Suisse, naturellement très carencée, a résolu le problème en imposant que le sel de cuisine soit enrichi en iode. Rien de tel en France, où la consommation de sel iodé devrait être encouragée, ainsi que celle d'aliments riches en iode, comme le lait.
La succession d'épisodes d'hypothyroïdie mineure, comme après plusieurs grossesses, favorise le remaniement de la glande, qui a tendance à devenir inhomogène, et peut-être l'apparition de petits nodules, dont la formation semble aussi liée à la production de radicaux libres, les ROS, au cours du métabolisme normal de la glande, comme l'a montré l'équipe de Corinne Dupuy à l'Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif. «La fréquence de ces nodules thyroïdiens, dont 95% sont bénins, est très élevée et augmente avec l'âge. Ils sont palpables chez 5 à 7% des adultes, et l'échographie montre que 40% des femmes de 40 ans en sont porteuses, et 70% des femmes de 70 ans», précise le Pr Martin Schlumberger, chef du service de médecine nucléaire à l'IGR. «Il n'y a, le plus souvent, pas de quoi s'inquiéter. Même s'il existe à l'échographie une suspicion de cancer, ceux de la thyroïde ont une progression si lente que leur ablation n'est pratiquement jamais une urgence. Une cytoponction doit donc toujours être pratiquée avant d'enlever une thyroïde suspecte», insiste le médecin. Ce qui est loin d'être toujours le cas!
Des travaux comme ceux menés par l'équipe de Bernard Rousset (Inserm, Lyon) sur les marqueurs de progression et d'invasivité des tumeurs thyroïdiennes devraient à l'avenir améliorer encore le diagnostic et les choix thérapeutiques dans le traitement de ce cancer qui reste plutôt, pour l'essentiel, de bon pronostic.
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