Hypo: Dose de démarrage du traitement

[THT]

Bonsoir,

Il n'y a pas de risque à démarrer avec une dose pleine de thyroxine en cas d'hypothyroïdie primaire. http://www.egora.fr

Lundi 3 Octobre 2005

Roos A et al. Arch Intern Med 2005 ; 165 : 1714-1720 et Wartofsky L. Arch Intern Med 2005 ; 165 : 1683-4. Pr Philippe Chanson

Le traitement de l'hypothyroïdie par la T4 est efficace et simple. Toutefois, les recommandations concernant la dose de démarrage du traitement sont extrêmement variables. En particulier, de nombreux ouvrages gardent la recommandation de commencer avec de très petites doses, en particulier lorsque les patients ont une pathologie cardiaque, ce qui fait que la pleine dose nécessaire de thyroxine est atteinte après de nombreux mois. En fait, il n'y a jamais réellement eu d'étude prospective sur la dose de démarrage du traitement par thyroxine. Une équipe multicentrique néerlandaise a donc mis en place, chez des patients dont l'hypothyroïdie avait été récemment diagnostiquée et qui présentaient une pathologie cardiaque asymptomatique, une étude randomisée prospective en double insu comparant des patients chez qui était démarré un traitement par thyroxine à pleine dose (1.6 microg/kg) et des patients chez qui était démarré un traitement à faible dose (25 microg) ensuite progressivement augmenté toutes les 4 semaines. La tolérance cardiaque était étudiée par l'interrogatoire recherchant des symptômes cardiaques et la survenue d'événements et l'efficacité du traitement par la surveillance de la TSH, de la T4 et l'évaluation de l'amélioration des symptômes et de la qualité de vie. 75 patients consécutifs ont été enrôlés dont 50 ont été randomisés. Au départ, la sévérité de l'hypothyroïdie et l'âge étaient comparables dans les deux groupes (pleine dose et faible dose); la TSH, la T4 libre et l'âge étaient également comparables. Il n'y a pas eu plus de plaintes cardiaques ou d'événements durant le traitement ou à l'épreuve d'effort aussi bien au départ qu'après 12 semaines ou après 24 semaines dans les deux groupes. L'euthyroïdie a été atteinte en 4 semaines dans le groupe pleine dose chez 13 patients et dans le groupe faible dose chez un patient. A 8 semaines, 19 patients du groupe pleine dose étaient euthyroïdiens vs 3 dans le groupe faible dose. A 12 semaines, 19 vs 9, à 16 semaines 20 vs 14, à 20 semaines 20 vs 18 et à 24 semaines 21 vs 20 (p = 0.005). Il faut cependant signaler que les signes et symptômes de l'hypothyroïdie et la qualité de vie se sont améliorés à une vitesse comparable dans les deux groupes.
Cette étude semble donc apporter la preuve que commencer à pleine dose (1.6 microg/kg de poids) la T4 chez les patients cardiaques asymptomatiques ayant une hypothyroïdie primaire ne s'accompagne pas d'effets secondaires et semble beaucoup plus commode et moins coûteux qu'un protocole utilisant une faible dose de départ avec une augmentation progressive des doses.

Cordialement

[chris59]

kikoo

C'est intéressant pour celles et ceux qui ont un problème cardiaque.

Mais quand nous nous préconisons un démarrage en douceur, c'est parce que c'est plus facile de trouver un traitement juste en augmentant progressivement par petits palliers. Ainsi dès qu'on trouve le dosage qui convient on s'y tient c'est tout.

Car y aller tout de go avec un gros dosage et puis après attendre pour que le surplus s'évacue et même si le problème cardiaque n'existe pas, cela n'empèche pas d'autres vilains symptômes d'être très néfastes sur le quotidien : les insomnies, les diarrhées, les bouffées de chaleur,.....

Les symptômes de l'hyper étant très difficile à supporter. Même si en hypo il y a la fatigue qui est très gênante, mieux vaut cela que les symptomes de l'hyper.

Et puis chacun ou chacune nous réagissons différemment au traitement. Deux personnes avec les mêmes taux thyroïdiens : une aura besoin d'un dosage de par exemple 50 µg l'autre aura peut être besoin de 75 voir plus.
Nos besoins sont différents et puis un taux en euthyroïdie ne veut pas dire un mieux pour le patient.

Le principal étant de trouver le dosage qui convient à chacun et à chacune.

Méfions-nous de ce genre de statistiques où l'on tente à généraliser quelque chose qui est propre à chacun.
Cela peut être une indication mais cela ne doit pas devenir une règle.

Ou alors cette règle est juste pour les personnes qui n'ont pas de problème de dosage. Mais n'oublions pas tous les autres. Et nous ici c'est surtout de ceux-là dont nous nous occupons et pré-occupons le plus.

Ici ils parlent de 1,6 par kilo notre chiffre de base est de 1,77 donc pas très éloigné. Mais ce chiffre est vraiment pour un premier dosage.