L'affaire Lévo et la psychologie

[Sylviane91]

Je pense que Merck et l'ANSM ont sous-estimé la charge psychologique pour les patients obligés de prendre le lévo sous peine de mourir, et qui consistait à être mis devant le fait accomplis du changement, sans garantie de sécurité, ni explication de poids, ni possibilité de s'échapper par un autre produit.

Ils ont touché à des vieux réflexes archaïques et reptiliens de l'ordre de la survie chez un bon nombre de patients, même si pas tous.

Et en cela, ils ont été contre, l'esprit même du soin.

Je ne peux savoir dans quelles proportions et comment, la nouvelle formule a pu être bien ou mal supportée par les patients, n'étant ni scientifique, ni biologiste de formation, mais je me targue d'avoir un minimum de bon sens et une certaine expérience en psychologie, et je suis certaine que l'impact psychologique a joué un rôle aussi, y compris dans les symptômes.


Cependant, je refuse le simple mot "nocébo" qui ne traduit pas réellement et complètement l'effet que cela peut avoir. En effet, certains ont des cancers suite à des chocs psychiques (ou bien leur système immunitaire se met à être défaillant par exemple) et n'en meurent pas moins réellement parfois, même si l'origine (ou le détonateur) est psychologique. La psychologie relationnelle n'est donc pas un sujet, juste pour briller dans les salons...et elle s'incarne souvent jusque dans la chair des êtres humains (et pas que les femmes, que je vous rassure...).


J'aimerai , non seulement, que la partie biologique soit investiguée par des scientifiques réellement neutres, mais également que la partie psychique serve de leçon pour l'avenir : Une médecine uniquement technique, ne peut être vraiment un outil de guérison.

[julie3]

Bonsoir Sylviane,
Merci de nous avoir apporté votre réfléxion sur ce point, que je trouve fort intéressante.

[Sylviane91]

Et j'ajouterai Julie, que pour certains, c'est la double peine....


Non seulement il y a eu pour un pourcentage d'ablations de la thyroïde, un surdiagnostique (et pas seulement que sur l'ardente demande des patients comme on essaye de nous le faire croire), mais en plus on les enquiquine après en leur imposant un non choix (ce qui, je le rappelle pour la énième fois n'existe nulle part ailleurs en Europe), en leur faisant par ailleurs tester et valider de force un produit qui n'a été testé que sur un panel sain et une période ultra courte....à la place d'un produit qui leur convenait depuis des années.
Dans le discours, déjà à cette époque, on relevait des contradictions, comme : "le produit est bioéquivalent, mais si le patient a eu un cancer faites rapidement une TSH pour vérifier", est-il écrit sur le document des médecins et des pharmaciens qui ont eu la lettre en main et surtout ceux qui l'ont lue (faudrait savoir ? il est bioéquivalent ou il ne l'est pas ??) : mais c'est nous qu'on taxe d'irrationalité.


Et, en plus, cerise sur le gâteau, dans un effet pervers de défense,ce sont les patients qui sont accusés d'être hystériques et non dociles.

Et enfin, pour terminer, quand, pour les calmer vraissemblablement, on leur annonce l'arrivée sur le marché de nouveaux produits, ils ne les trouvent pas !

Ca fait quand même beaucoup de maltraitance psychologique et physique, pour des gens qui n'avaient rien demandé et suivaient tranquillement leurs traitements dans leurs coins (sans la moindre trace d'hystérie).

Depuis le début on assiste à un étouffement et un enfermement constant de l'affaire :

- Pas d'informations sur l'arrivée de la NF : ils sont mis devant le fait accomplis. Y compris les femmes enceintes pour lesquelles il est primordial que la TSH ne bouge pas, sous peine que leur enfant en subisse les conséquences, y compris les gens qui ont eu un cancer et qui doivent maintenir leurs TSH absolument dans la fourchette, et même entre 0 et 2 si possible.


- Pas de transparence véritable quant aux motifs du changement.

- Amoindrissement du chiffre réel de patients touchés, dénis des expériences et ressentis des patients.

- Double niveau de narration : ce qui est raconté dans la presse, et ce qui se passe réellement, avec un hiatus important (solution annoncée de l'arrivée de nouveaux produits, qui n'est pas suivie d'effets par exemple).

- Les patients sont seuls et non soutenus par les médecins (à quelques exceptions près), quand ceux-çi ne vont pas jusqu'à se moquer dans certains cas. Tout s'inverse : ce sont les patients qui sont considérés comme des fauteurs de troubles.

- L'association VST qui joue le jeu des règles et de la voie officielle et qui ne part pas en guerre juridique, VST qui fait son travail en éditant et faisant remonter des rapports et en demandant des documents, VST est considérée comme portion congrue, quand elle n'est pas tout simplement ignorée des autorités.


Tout ceci n'est pas fait pour soigner la partie psychologique de l'affaire non plus.

[Sylviane91]

La règle d'or de toute entreprise totalitaire, qu'elle soit interpersonnelle, familiale, sociale ou politique, consiste à ne jamais tenir compte de la réalité. "Les faits dépendent entièrement du pouvoir de celui qui peut les fabriquer" écrit Hannah Arendt.

[Sylviane91]

Un article du Dr William Rostene, Directeur de recherche à L'INSERM, sur le sujet :

http://www.medisite.fr/thyroide-lev.....ouble.3920766.524165.html

(Déroulez la page jusqu'en bas, bien que le site soit Medisite, il y a comme un "bug"...mais l'article est bien en bas)