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Beate
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Message: (p50680)
Posté le: 05. Jan 2006, 12:04
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Bonjour,
l'échographie permet de visualiser tous les tissus "mous", invisibles à la radiographie. Concernant la thyroide, on pourra ainsi vérifier sa taille (si elle est agrandie, cela s'appèle un goitre), puis surtout la présence de nodules, zones de tissu "condensé". Ces nodules pourront donner trois types d'image.
Pour essayer de simplifier : "échogène" veut dire "renvoie l'écho", et les préfixes "hyper", "hypo" et "iso" décrivent la manière de laquelle un nodule renvoie l'écho, ce qui permet d'en savoir un peu plus sur sa nature (sans permettre un diagnostic sûr à 100%, l'échographie à elle seule ne permet pas de dire avec certitude si un nodule est maligne ou pas, seulement d'émettre (dans certains cas) des suspicions).
Hypoéchogène : ne renvoie PAS l'écho (ou moins que le reste de la glande) : à l'image, ces nodules apparaissent comme des "trous noirs"
Hyperéchogène : renvoie plus d'écho que le reste de la glande, apparait plus clair
Isoéchogène : renvoie l'écho de la même manière que le reste de la glande
Les nodules qui ont un petit risque de devenir malignes un jour sont les hypoéchogènes (mais ce n'est pas le seul critère de malignité, loin de là !
Autres critères suspects (un seul n'est pas encore inquiétant, mais si un nodule en réunit plusieurs, mieux vaut opérer) :
- présence de microcalcifications (qui montrent que le nodule est relativement ancien et a donc peut-être déjà commencé à dégénérer)
- forme irrégulière
- hypervascularisation
- nodule qui adhère aux tissus environnants
- présence de ganglions´
- croissance rapide ...
En outre, on s'inquiète plus facilement quand le patient est un homme, car chez eux, les nodules sont beaucoup moins fréquents que chez les femmes (et proportionnellement, un peu plus souvent malins).
Voici quelques statistiques, concernant les différents types de nodules (d'après 3 études, source : un exposé sur l'échographie de Laurence Leenhardt à la Pitié Salpetrière, 2004) (lien qui n'est malheureusement plus disponible) :
hyperéchogène (20% des nodules) : 4 % cancer (Ross)
isoéchogène (3 à 28%) : 7-25 % cancer (Viateau
hypoéchogène (40%) : 35 à 63 % cancer (Solbiati)
Une fois qu'on a constaté la présence de nodules à l'échographie, on vous préscrira éventuellement une scintigraphie : on injecte de l'iode légèrement radioactif, puis on regarde où cet iode va se fixer. Plus le tissu thyroidien est actif, plus il absorbe d'iode - cela permet donc de distinguer entre nodules "froids", inactifs, et "chauds", hyperactifs. Ce sont les "froids" qui sont à surveiller, car ils pourraient dégénérer en cancer un jour (les chauds, eux, provoquent souvent une hyperthyroidie, mais ne sont quasiment jamais malignes). Mais la scintigraphie est moins utilisée maintenant qu'il y a quelques années : s'il n'y a pas d'hyperthyroidie, il y a peu de chances que le nodule soit "chaud".
Autre examen très utile, la cytoponction : avec une aiguille très fine (ça ne fait pas mal !) et le plus souvent sous contrôle échographique, on prélève quelques cellules au coeur du nodule pour les analyser (voir l'article La cytoponction est-elle fiable ?)
Beate
Nodules (sans hyperthyroidie), que faire en 2006 ?, article bien fait, très clair, paru dans la revue du practicien
Un exposé du CHU Nancy très intéressant sur l'échographie de la thyroïde, avec plein de photos (vous constaterez que ce n'est pas évident de voir quelque chose du premier coup d'oeil, sur une échographie, faut être bien entrainé ...)
Voir aussi ce texte de Sud-Médecine sur le diagnostic échographique du cancer thyroïdien : http://membres.lycos.fr/sudmedecine.....lciB0aHlyb2lkaWVuLnR4dA==
Et aussi cet article sur les Facteurs prédictifs de malignité d'un nodule thyroïdien (2007)
Puis un résumé d'un exposé écouté en septembre 2009 au congrès de la Société Française d'Endocrinologie, sur les recommandations officielles - en cours de finalisation - pour la prise en charge des nodules thyroidiens : Nodules - Quand opérer ? Quand surveiller ?
Dernière édition par Beate le 22. Mai 2016, 16:36; édité 2 fois |
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Beate
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Beate
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Message: (p263675)
Posté le: 22. Sep 2010, 14:57
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Lien vers un article très intéressant, concernant le rôle de l'échographie dans les maladies autoimmunes de la thyroïde (Hashimoto, Basedow, post-partum, thyroïdite focale ...) :
http://www.john-libbey-eurotext.fr/.....00/02/E6/5E/article.phtml
Imagerie ultrasonore des thyropathies auto-immunes
Médecine Thérapeutique Endocrinologie & Reproduction. Volume 4, Numéro 3, 178-86, Mai - Juin 2002, Diagnostic
Auteur(s) : Hervé Monpeyssen, Jean Tramalloni, Jean Michel Correas, Olivier Hélénon, Yves Menu, Service Radiologie Adulte, Hôpital Necker
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Beate
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Beate
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Message: (p342443)
Posté le: 08. Fév 2013, 11:43
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Je rajoute un lien (trouvé par jul13) qui explique le score "TI-RADS" :
http://www.sfrnet.org/rc/org/sfrnet.....tm_fullText/fr/G_RUSS.pdf
TI-RADS veut dire "Thyroid Imaging-Reporting And Database System", et ce score permet une "Stratification quantitative du risque de malignité en pathologie thyroïdienne" ... autrement dit, cela permet de déterminer si un nodule a un risque d'être cancéreux (faible, moyen, élevé), en fonction de ses critères échographiques.
Quand un nodule semble suspect, on prescrira généralement une cytoponction, pour analyser quelques cellules.
Résumé des caractéristiques suspectes sur la dernière page (on s'inquiète surtout quand un nodule réunit PLUSIEURS de ces critères) :
Citation: | 6 signes permettent de diagnostiquer 99% des carcinomes :
- Forme irrégulière
- Contours irréguliers
- Hypoéchogénicité marquée ou modérée
- Microcalcifications
- Indice de rigidité pathologique en élastographie |
Cela ne liste que 5 critères, pas 6 ... je pense que le 6ème, c'est quand le nodule est "plus épais que large" ? Et puis, une autre caractéristique également très suspecte est l'hypervascularisation (à l'intérieur du nodule) au Doppler couleur.
Et voici les critères qui plaident plutôt pour un nodule BENIN :
Citation: | Aspect typiquement bénin :
Kyste simple
Nodule spongiforme
“White knight”
Macrocalcification isolée
Thyroïdite subaigüe typique
Amas de nodules isoéchogènes confluents |
Tous les détails sont expliqués dans le document, images à l'appui.
Beate
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Beate
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Message: (p501458)
Posté le: 25. Oct 2018, 09:46
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Un lien qui explique la classification EU-TIRADS (une version améliorée, et plus claire, de la classification TIRADS, permettant de définir à quel point un nodule thyroïdien est suspect) :
http://cireol.net/wp-content/uploads/2017/05/2017-CIREOL-EUTIRADS.pdf
Et aussi le site officiel : http://www.eu-tirads.com/
Il faudra, à l'occasion, que nous actualisons tout cet article FAQ sur les échographies, pour le mettre à jour et ne garder que les définitions les plus récentes (mais nous avons en permanence un problème de manque de temps, et de bénévoles...)
Ancien Score TIRADS :
1 – Examen normal
2 – Bénin
3 – Très probablement bénin
4A – Faiblement suspect
4B – Fortement suspect
5 – Très probablement malin
La distinction entre le 4A et 4B n’était pas très claire pour les patients (avec un A, un « 4 » était faiblement suspect, mais avec un B, cela passait à « fortement suspect »…)
Le score EU-TIRADS rend cette classification plus claire :
Les catégories 1, 2 et 3 sont inchangées. La catégorie 4A devient la catégorie 4. Les catégories 4B et 5 sont fusionnées en 5 (mais la probabilité de cancer de la catégorie 5 est du coup moins élevée, le risque de cancer passe de « presque 100% » à 26-87%).
1 – Examen normal
2 – Bénin
3 – Faible risque
4 – Risque intermédiaire
5 – Risque élevé
Beate
Voir aussi :
Novembre 2023 : Echographie : nouvelle classification I-TIRADS pour nodules
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Beate
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Message:
Posté le: 25. Jan 2024, 10:28
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Un article très technique du JIM, journal international de médecine :
https://www.jim.fr/e-docs/echographie_cervicale_adenome_parathyroidien_ou_nodule_thyroidien__200436/document_actu_med.phtml
Intéressant notamment pour ceux chez qui on suspecte une hyperparathyroïdie (hypercalcemie, PTH élevée).
Citation: | Échographie cervicale : adénome parathyroïdien ou nodule thyroïdien ?
Les anomalies morphologiques de la thyroïde sont d’une grande fréquence dans la population générale, mais celles des pararathyroïdes sont loin d’être rares. Elles relèvent en règle d’étiologies différentes et un tableau biologique d’hyperparathyroïdie va souvent faciliter le diagnostic étiologique de certaines formations nodulaires situées dans l’aire thyroïdienne.
Dans un tel contexte, l’examen de première intention est en général l’échographie cervicale, en règle complétée par des explorations relevant de l’imagerie moléculaire, qu’il s’agisse de la tomoscintigraphie double radiotraceur (MIBI-99mTc/99mTc) ou plus récemment de la tomographie par émission de positons effectuée après injection de 18F-choline. Ces deux techniques sont couplées à la tomodensitométrie pour accroître encore leur spécificité. Il n’en reste pas moins qu’une caractérisation tissulaire des nodules parathyroïdiens est accessible à l’échographie cervicale, au point qu’il est en théorie possible de les distinguer des nodules thyroïdiens.
L’étude observationnelle française PARATH-US
L’exercice a de fait ses limites dans la pratique médicale courante, en dépit des progrès techniques, notamment de l’amélioration de la résolution spatiale mais une étude transversale monocentrique française dite PARATH-US retient l’attention. Elle a porté sur des examens échographiques consécutifs du cou chez des patients atteints d'hyperparathyroïdie (primaire, secondaire ou tertiaire) et chez ceux présentant des nodules thyroïdiens, réalisés entre 2016 et 2022. La preuve d'une origine parathyroïdienne provenait d'examens histopathologiques et/ou d'un taux positif d'hormone parathyroïdienne intranodulaire (PTH).
Deux groupes ont été comparés : (1) dans l’un 176 parathyroïdes étaient considérées comme anormales (PPG), chez 158 participants (calcémie médiane = 2,91 [écart interquartile 2,74–3,05] mmol/L ; taux sériques médians de PTH = 173 [112–296] ng/L) ; (2) dans l’autre, il s’agissait de 232 nodules thyroïdiens (de volume et de taille voisins) appartenant à 204 patients appariés selon l’âge et le sexe.
La comparaison des données échographiques a révélé que les tumeurs parathyroïdiennes différaient des nodules thyroïdiens sur le plan morphologique, mais aussi par l’échogénicité et la vascularisation (p< 0,01 dans les trois cas de figure). La combinaison des paramètres correspondant à ces trois critères d’interprétation a permis la distinction avec un pouvoir de discrimination particulièrement élevé, l’odds ratio correspondant étant en effet estimé à 7,60 (IC 95% : 3,4 à 17,1 ; p < 0,0001).
Si l’on applique les systèmes de stratification du risque mis au point pour caractériser les tumeurs malignes de la thyroïde, 58 à 63 % des PPG se présentent comme des lésions à haut risque. Les adénomes parathyroïdiens, par rapport aux hyperplasies, se distinguent de manière significative à la fois par la taille (p = 0,013) et le volume (p = 0,029). Les taux sériques de calcium et PTH sont par ailleurs corrélés à ces deux variables morphologiques (p < 0,0001).
Cette étude transversale monocentrique suggère qu’il est possible de distinguer les tumeurs parathyroïdiennes des nodules thyroïdiens lors d’une échographie cervicale, pour peu que l’on combine les critères d’interprétation relevant de la morphologie, de l’échogénicité et de la vascularisation des lésions. Les résultats ont cependant valeur d’orientation, car toutes les fois où un adénome parathyroïdien est suspecté, l’imagerie moléculaire est en règle appelée à la rescousse pour le localiser avec le plus de précision possible, a fortiori quand le tableau biologique plaide en faveur d’une hyperparathyroïdie primaire.
Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCE
Yazgi D, et al. Differentiating pathologic parathyroid glands from thyroid nodules on neck ultrasound: the PARATH-US cross-sectional study. Lancet Reg Health Eur. 2023 Oct 19;35:100751. doi: 10.1016/j.lanepe.2023.100751.
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Lien vers l’étude mentionnée, PARATH-US, dans le Lancet (en anglais) : https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(23)00170-9/fulltext
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