Un généraliste humain

[christine38]

Lors de ma prolongation d’arrêt maladie 15 j avant la cure mon docteur m’a dit de revenir le voir à ma sortie d’hôpital.
Qu’avait il à me dire ? je pensai n’avoir plus qu’a me reposer ?
Contrariée par la climatisation j’ai demandé à mon mari de me prendre un rdv pour soulager mes yeux rouges et la gorge qui brûlait.

A peine entrée dans son cabinet j’ai compris que c’était un rdv comme ça pour causer, il m’a demandé si je dormais bien, si je ne faisais pas trop de cauchemar morbide, à ma réponse affirmative il m’a dit que c’était normal.
Il m’a expliqué que depuis le début on me dit que tout va bien, rien de grave, c’est rien du tout, j’ai même de la chance …
Mais qu’a coté de ça il y a les mots cancer, opération, défreination, fatigue, cure, isolement, nucléaire et que tous ces mots il faut les digérer en parler pour évacuer que même si ‘ j’ai tenu le coup ’ mon subconscient continu de travailler.
Il m’a réconforté en me disant que tout ceux qui m’on dit ça, médecins y compris, auraient la trouille de leur vie, tout comme nous, le jour ou ça leurs arrive.
Tout ceci pour dire aussi que j’ai fait du chemin depuis mon ancien médecin à qui j’avais dit ‘'je ne me sens pas bien, j’enfle, j’ai mal à la gorge, j’ai des maux de tête fréquent…’’ il m’avait alors répondu ‘'arrêtez de manger’’ ça ira mieux. C’était il y a trois ans. J’ai du traîné mon hypo jusqu'à mon premier rdv chez ce nouveau médecin il a un an et demi.
Amitiés à tous.
Christine

[Christian07]

Bonsoir Christine,

Chapeau... pour ton médecin, il est très bien, un rêve, tu vas faire des envieux(ses) sur le forum.
Il a parfaitement raison, cette fameuse trouille est réelle, alors que les patients pensent qu'il sont blindés à force de cotoyer autant de malades. Mon ancien généraliste était medecin du sport alors tu imagines un peu la psychologie de base, il refusait le contact avec ses malades graves et ou les prenait en rigolant alors qu'au fond de lui (si j'ose dire) il serrait les fesses de trouille, maintenant il fait de la politique..LOL

Quand j'ai eu ma dose d'iode, je suis tombé en même temps qu'un médecin qui avait eu un cancer de la thyroide lui aussi, je me suis dit chic... je vais apprendre plein de choses, le pauvre avait eu les récurrents un peu malmenés par le chirurgien et parlait comme un personnage de dessins animés (Donald duck), il était effondré et c'était un peu moi qui lui remontait le moral (le comble pour un médecin), ça m'a appris que les médecins sont des gens comme les autres quand il sont de l'autre côté.
Une autre anecdote lors de ma dose d'iode, j'avais demandé à avoir une aide psychologique (à voir leurs têtes, quelle demande saugrenue de ma part !) et ils m'avaient envoyé une... très jeune assistante sociale stagiaire(!) qui était plus stressée que moi et "craquait" devant autant de cancéreux à la fois, et c'est moi qui devait lui remonter le moral qu'elle avait au plus bas, en la faisant parler de son boulot... ce qu'elle faisait avec des larmes dans la voix (tu parles d'un soutien !).

Mon médecin actuel est comme le tien, la fatigue il la comprend et l'explique, les expériences de dosages on les fait à deux en partenariat etc...

Amitiés de Christian cancer papillaire sur maladie de Basedow en 1991