jamp Inscrit le: 04.11.06 Messages: 230Cancer pap. + paraly... Québec |
Message: (p184470)
Posté le: 13. Jan 2009, 00:45
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Bonjour,
J'ai terminé les 30 traitements le 4 janvier. Ouf ! Pas une partie de plaisir mais je les ai bien tolérés. Je me suis habituée au masque que l'on doit porter pendant environ 25 minutes à chaque traitement.
Je partage avec vous mon expérience et le déroulement du traitement au cas ou d'autres envisageraient ce traitement. Je ne regrette rien car mes chances de récidives ont baissées considérablement.
Dans l'ordre, les effets secondaires que j'ai eus sont:
1 bouche sèche (2e semaine)
2 mal de gorge (3e semaine)
3 fatigue (3e semaine)
4 perte de goût (3e semaine)
5 brûlure du cou et de la nuque (pire au cou) (5 et 6e semaine).
Certains ont des brûlures ou ulcères dans la bouche (langue et palais) mais je n'en ai pas eu. Il faut voir le dentiste de l'hôpital toute les semaines. Si une personne a une mauvaise santé buccodentaire, il se peut qu'on fasse des extractions de dents avant le début des traitements. Je pense que ceci est le cas pour tout traitement en radiothérapie tête et cou.
Il faut manger assez pour maintenir son poids (à quelques kilos près) sinon on peut devoir poser une sonde gastrique et on risque de devoir refaire le masque qui serait devenu trop grand. Dans mon cas, je ne pouvais pas perdre plus de 2 k sinon....
Un petit nombre (10%) ont besoin d'une trachéotomie à cause de l'oedème à la gorge. Avec la tomothérapie on a pu éviter de traiter mes cordes vocales et ma trachée ce qui m'a évité des problèmes de respiration.
A l'hôpital Général de Montréal, la tomothérapie est offerte pour le moment:
1 aux personnes ayant un cancer de la tête ou du cou
2 aux enfants
3 aux personnes qui ont un cancer difficile à traiter
J'inclus un article paru dans Paris Match sur le sujet de la tomothérapie.
16 Octobre 2008 - 13:52
Le Dr Philippe Giraud.
Le Dr Philippe Giraud, oncologue radiothérapeute à l'Institut Curie, explique le mode d'action et les bénéfices de la dernière-née des techniques de radiothérapie.
Match Santé Paris Match. Pouvez-vous nous rappeler brièvement le mode d?action de la radiothérapie classique ?
Dr Philippe Giraud. Le principe de la radiothérapie est de détruire par des rayonnements (rayons X, Y ou des électrons le plus souvent) les cellules cancéreuses, tout en essayant de protéger les tissus sains environnants. En fait, ces rayonnements attaquent et détruisent spécifiquement l'A.d.n. des cellules tumorales par un dépôt d'énergie ciblée (phénomène d'ionisation). Ils sont délivrés sur leur cible par un appareil spécialisé dans le traitement des tumeurs nommé accélérateur linéaire, qui produit ces fameux faisceaux d?énergie. Le traitement par rayons X, découverts en 1895 par un Allemand, William Conrad Röntgen, a été utilisé pour la première fois en 1903.
Pour quels types de tumeurs cette radiothérapie est-elle généralement prescrite ?
Dr P.G. Elle est indiquée dans presque tous les cas de tumeurs cancereuses solides (sein, poumon, prostate, voies aérodigestives...). En cancérologie, c'est un traitement majeur qui vient compléter la chirurgie ou la chimiothérapie en détruisant d'éventuelles cellules résiduelles. Plus de 60 % des patients traités pour un cancer ont de la radiothérapie à un moment de leur traitement. De nombreuses études dans des situations et des localisations tumorales très différentes ont démontré son efficacité. En hématologie, cette technique peut être utilisée lors de la préparation à une greffe de moelle osseuse. Elle est très souvent employée pour traiter certaines métastases situées par exemple au niveau des os ou du cerveau.
Quelles ont été les évolutions importantes en radiothérapie ?
Dr P.G. On a assisté depuis quinze ans à un développement formidable de la radiothérapie, notamment grâce aux progrès conjoints des techniques d'imagerie tridimensionnelle (scanner, I.r.m.) qui permettent de reconstruire et de visualiser en trois dimensions le volume de la tumeur à l'intérieur du corps. C'est la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Cette avancée permet d'obtenir une meilleure précision des zones à irradier. Ce ciblage diminue le risque de complications sur les tissus sains avoisinants et offre la possibilité d'augmenter la dose de rayons pour espérer être plus efficace. Il y a cinq ans, on a vu apparaître une technique avec modulation d'intensité qui a permis de mieux adapter l?énergie des rayons, de sculpter la dose autour de la tumeur. On est alors passé au stade du sur-mesure. Puis dernièrement, pour les cancers du poumon, on a pu bénéficier de l'arrivée de la radiothérapie asservie à la respiration. Il s'agit de coupler l?accélérateur linéaire à un autre appareil (une sorte de spiromètre ou une caméra) qui bloque ou enregistre en temps réel les déplacements de la tumeur lors de la respiration du patient et peut contrôler l?accélérateur pour que la tumeur reste bien irradiée quelle que soit l?amplitude des mouvements respiratoires.
Avant l'arrivée récente de la tomothérapie, quels étaient les risques de complications les plus fréquents ?
Dr P.G. Pour les cancers O.r.l., par exemple, on craignait avec les irradiations classiques, une destruction des glandes salivaires, qui pouvait induire une sécheresse buccale définitive. Pour les tumeurs du poumon, le tissu pulmonaire étant très sensible à l'irradiation, on redoutait la survenue d?une insuffisance respiratoire consécutive à une fibrose du parenchyme pulmonaire. Pour les cancers gynécologiques, où l'irradiation pouvait atteindre les intestins ou la vessie, on craignait l'apparition de troubles digestifs (diarrhée, saignements ou cystite chronique). Ces complications, fréquentes même lors de traitements bien réalisés, sont parfois difficiles à évaluer car survenant plusieurs semaines, mois ou années après l'irradiation !
En quoi consiste cette approche par tomothérapie ?
Dr P.G. Il s'agit d?une technique innovante qui associe dans un même appareil un scanner et un dispositif de radiothérapie avec modulation d?intensité. Ce système permet, avant chaque séance de radiothérapie, de vérifier quotidiennement la parfaite position du patient. Grâce à ce scanner ultraperformant en 3D, on peut aussi suivre régulièrement la régression tumorale sous l'effet de l'irradiation, ce qui donne au radiothérapeute la possibilité de bien mieux évaluer et d'adapter les doses de rayons à délivrer au cours des six ou sept semaines du traitement.
Pour le patient, comment se déroule le traitement par tomothérapie ?
Dr P.G. Le patient est allongé dans un appareil en forme d'anneau, comme un scanner classique. Il y est maintenu par un système de contention qui est différent selon la localisation de la tumeur. Un accélérateur linéaire de moyenne énergie, installé dans l'anneau, tourne autour du patient et délivre l'irradiation en modulant l'intensité selon la forme et la profondeur de la tumeur. La séance, qui dure trente minutes, est indolore.
Pour quel type de tumeurs la tomothérapie va-t-elle se révéler particulièrement utile ?
Dr P.G. Pour les tumeurs de forme très complexe et situées très près de tissus sains sensibles aux rayonnements, comme certains cancers de la tête et du cou, présentant un risque d'irradiation des glandes salivaires. Au niveau des poumons, les tumeurs localisées près du c?ur ou d?un autre organe vital. Certains sarcomes proches de la moelle épinière sont également des cibles à risque.
Quelles études ont été réalisées et avec quels résultats ?
Dr P.G. Aux Etats-Unis, le recul actuel est en moyenne de trois ans. Plusieurs études américaines, comportant chacune environ 50 patients atteints d'une tumeur O.r.l., ont été réalisées. Toutes ont montré une forte diminution des effets secondaires néfastes, telle une disparition de la salive qui constitue un handicap majeur pour les patients. D'autres nombreuses études ont surtout confirmé les performances techniques très spécifiques de l'appareil.
Où peut-on bénéficier d'un traitement par tomothérapie ?
Dr P.G. Trois appareils sont installés dans notre pays : à l'Institut Curie, à Paris, à l'Institut Bergonié, à Bordeaux, et au Centre René-Gauducheau, à Nantes. Chacun de ces centres anticancéreux pourra accueillir les patients d?autres hôpitaux de leur région.
J'ai une photo de l'appareil et du masque s'il y en a qui sont intéressé(e)s à les voir.
Amitié,
Johanne |
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