manou
Hypo essonne 70+ |
Message: (p36311)
Posté le: 16. Oct 2005, 08:08
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Merci Clara...Je vis une curieuse sensation mêlée d'angoisse, de soulagement, de fatigue - Je n'ai pas de peur particulière car j'ai confiance
en ce chirurgien et son équipe, je suis inquiète pour les angoisses que CHOUPI va rencontrer pour la première fois (anesthésie, salle d'op,
hospitalisation) C'est comme ci j'avais couru un maraton de plusieurs kms
avec toutes les douleurs physiques et morales qui l'accompagnent et la dernière ligne droite en zig zag qui approche victorieuse.
A cette heure 8h38 (debout depuis 5 heures sans raison particulière) je tombe sur ton message et je me dis que je donnerai tout pour qu'elle soit enfin libérée et en forme. Qu'elle sorte enfin de ce traquenard qui lui pourrit la vie depuis des MOIS. Je crois que c'est pour ça que j'attend au fond de moi cette opération.
Je voudrais dire aussi aux entourages MARI, FAMILLE, idem pour les Messieurs atteints. Soyez à l'écoute, encouragez, comprenez, partagez
ce que ces femmes, endurent avec ces pathologies.
Hormis les angoisses naturelles de la vie qui sont plus ou moins (selon les personnalités) fortes - Ces pathologies ont la particularité de développer des angoisses, des fatigues, des états dépressifs, des sautes d'humeur, etc (la liste est longue) ...incontrôlées et incontrôlables. Conscientes de ces états qu'elles ne peuvent gérer ajoute à leur détresse. Le pire c'est qu'elles se sentent coupables !!!. Alors si on ne les comprend pas c'est le BOUQUET !.
Si cette opération peut tout remettre en ordre et redonner à ces jeunes femmes, ces femmes une vie NORMALE alors tant mieux !. C'est vrai
qu'un médicament à vie est une contrainte au début, mais ça devient
"mécanique" après. C'est à ce prix là qu'elles vont enfin revivre normalement.
Tu vas bien CLARA, je suis contente pour toi et je ne peux que souhaiter
que ma fille soit dans ton cas...car tes commentaires sont très encourageants.
Dis-moi, comment ils ont calculé le dosage LEVO prescrit après ton opération ??? Quels contrôles dois tu avoir après l'opération ? Donnent-ils le LEVO juste après ? Quel suivi programmé ?...
Un généraliste peut-il suivre une opérée ? Faut-il obligatoirement se faire suivre par un endocri.
Quelques petites questions pour l'après.
MERCI et BISOUS |
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Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50607Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p36327)
Posté le: 16. Oct 2005, 09:41
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Coucou Manoue,
c'est normal d'être angoissée, la veille du jour où ta fille se fait opérer ! Vivement demain après-midi, quand tout ça sera derrière vous tous !
Concernant "l'après", voilà comment cela se passe en général : les premiers jours, on n'a PAS besoin d'hormones supplémentaires : car la thyroïde, sous le stress de se faire "charcuter", libère une dernière fois un grand surplus d'hormones (du coup, il arrive que pendant quelques jours, on se sente carrément "dopé", à la grande surprise de l'entourage). Donc, en général, on attend environ une semaine avant de commencer le Lévothyrox - en même temps, cela permet d'attendre les résultats de l'analyse.
Habituellement, on fait une première analyse de tout ce qu'on enlève PENDANT l'opération, quand on est encore endormi (cela s'appèle l'analyse extemporanée), pour voir s'il y a des signes de malignité. Et ensuite, il y a une deuxième analyse, encore plus détaillée, l'analyse anatomopathologique ou "anapath" : elle dure quelques jours, car on inclut la thyroïde dans de la cire pour la solidifier, puis on la coupe en minces tranches pour l'analyser presque cellule par cellule.
Quand il y a un carcinome relativement important, on le voit habituellement dès la première analyse, mais parfois, on ne découvre les petits microcarcinomes que lors de l'anapath.
Et si jamais on découvrait donc quelque chose (ce n'est pas du tout SUR, puisque les cellules prélevées lors de la cytoponction n'étaient que "douteuses", pas franchement malignes !), on ne prend PAS le lévothyrox tout de suite, puisqu'on enchaine d'abord avec la cure d'iode, pour détruire le peu de tissu thyroïdien restant et éviter ainsi tout risque de récidive - pour cette cure, il faut avoir une TSH haute, afin que les cellules restantes, bien stimulées, absorbent bien l'iode, et il faut donc rester quelques semaines sans Lévothyrox (ou alors, depuis très peu de temps, il est également possible de faire la cure d'iode immédiatement après l'opération, grâce à des injections de Thyrogen ou "TSH recombinante", le cas échéant vous pourrez en discuter avec les médecins, cela permet de se débarrasser de cette "formalité" un peu plus vite, tout en évitant l'hypothyroïdie des semaines sans Lévo).
Mais bon, j'espère très fort qu'on ne découvrira RIEN DU TOUT !!! J'ai juste voulu expliquer toutes les éventualités que pourraient se présenter, mieux vaut se préparer mentalement, vous n'en serez que plus soulagées si ça n'arrive pas !
Concernant le suivi, cela dépend aussi de ce qu'on trouvera lors de l'opération : quand il n'y a pas de cancer, on peut plus ou moins adapter le dosage à son bien-être, commencer avec un dosage "standard" (2 µg par kilo), faire une analyse 6 semaines plus tard, puis ajuster le lévothyrox en fonction de la TSH et de ses sensations. Et cela, si Choupi n'a pas d'endocrinologue attitré, un bon généraliste à l'écoute pourra certainement le faire. Une fois le bon dosage trouvé, on fait un contrôle de temps en temps (au début environ tous les 6 mois, ensuite on peut espacer, de toute façon on finit par "sentir" si on est bien dosé ou pas).
Par contre, si jamais il y a un petit cancer, il faudra ensuite prendre un dosage un peu plus important, "freinateur", pour maintenir la TSH très basse (il ne faut pas que cette "thyroid stimulating hormone" puisse stimuler les quelques cellules éventuellement encore présentes), les premières années en-dessous de 0,1. Donc, dans ce cas, c'est la TSH qui prime, même on doit pour cela être légèrement surdosée (après quelque temps et quand toutes les analyses sont bonnes, on peut revenir à des valeurs plus "normales"). Et il faut des contrôles un peu plus fréquentes, un certain suivi (scintigraphies, échographies, thyroglobuline ....) - donc, dans ce cas, je pense que le suivi, au moins dans un premier temps, se ferait à l'IGR. Mais plus tard, on peut là aussi éventuellement se faire suivre par le médecin de famille, et juste faire les contrôles sémestriels ou annuels à l'hôpital (c'est ainsi que je fais maintenant, 5 ans après mon cancer).
Voilà ... donc, il ne reste plus qu'à attendre demain ... et puis les résultats, qui, avec un peu de chance, seront là à la fin de la semaine, et j'espère très fort qu'ils seront tout à fait BONS et que vous serez ainsi tous rassurés, et enfin débarrassés de tout ça !!
Gros bisou, donne-nous vite des nouvelles !
Beate |
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