Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50282Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p124099)
Posté le: 08. Mai 2007, 10:40
|
|
|
Coucou Papillon !
Il est "drôle", ton médecin, de dire "qu'il ne CROIT PAS aux repercussions de l'hyperthyroïdie" !
Pourquoi crois-tu que les plus grands spécialistes européens ont planché, pendant environ 2 ans, sur l'élaboration d'un "nouveau consensus", qui essaie justement de différencier le suivi des patients en fonction de leur "catégorie de risque", pour alléger le traitement de ceux considérés à "faible risque" ??
S'il n'y avait AUCUN risque de rester "en hyperthyroïdie à vie", ils n'auraient pas fait ça ! Car dans ce cas, il suffisait de continuer à "freiner à mort" (c'est le cas de le dire ) tout le monde A VIE, "sécurité maximum", et ils étaient tranquilles !
Or, c'est bien parce qu'on s'est rendu compte des effets nocifs, notamment des problèmes cardiaques (fibrillations auriculaires etc) et du risque accru d'ostéoporose, qu'on a décidé de ne plus imposer cette "freination" complète qu'aux gens qui en avaient vraiment BESOIN, à cause d'un risque accru de récidive .... et de "lacher du lest" chez les autres !
Bien sûr, il faudra continuer la surveillance - si jamais il restait des cellules "stimulables" qui, avec une TSH un petit peu plus élevée, se mettaient à se multiplier, on s'en rendrait très vite compte, avec une TG en augmentation, et on pourra toujours intervenir à ce moment-là ! Mais chez la majorité de ces patients "low risk", il ne reste certainement RIEN du tout, alors les freiner au point de les rendre malades, sans que cela ne soit vraiment nécessaire ...
Personnellement, 7 ans après mon cancer (qui n'était pourtant pas vraiment "low risk", avec des carcinomes dans les 2 lobes, 2 papillaires et un vésiculaire - mais il n'y avait pas de métastases), j'ai, après discussion avec mon médecin nucléaire, et connaissance des résultats de ma dernière TG, toujours "indétectable", décidé de "lâcher du lest", moi aussi - depuis début Avril, j'ai arrêté ma T3 supplémentaire (Téatrois), que je prenais EN PLUS du Lévothyrox depuis 5 ans, parce que je me sentais un peu sousdosée même avec des analyses normales, et qui freinait énormement ma TSH (0,03). Donc, je ne prends plus QUE du lévothyrox maintenant, 125 µg (pour 65 kg), et pour l'instant, tout va bien, je ne sens même pas la différence en fait ... Vendredi prochain je vais refaire une prise de sang, pour voir quel effet cela a eu sur ma TSH, T4 et T3 ... Je ne me sentais pas vraiment rassurée de garder en permanence une TSH si basse, notamment du point de vue cardiaque, vu que j'ai un gros risque familial héréditaire (ma mère et ma tante sont décédées de problèmes cardiaques très jeunes), donc je préfère ne pas prendre trop de risques ... et quand je lis p.ex. les problèmes cardiaques d'Altéa (viewtopic.php?t=13826&, "freinée" depuis une quinzaine d'années) ou la discussion sur la recherche sur la T4 T3 T2 T1 : ftopic15190.html, ça me donne envie d'être prudente ...
Tu dis que ton cancer était considéré "high risk", donc je comprends que ton médecin préfère être prudent ... mais bon, c'était en 2004, ça fait donc déjà 3 ans ! Est-ce que tous tes examens (scintigraphie, TG après stimulation ...) sont BONS, depuis ? Même un "high risk" peut tout à fait passer en catégorie "low risk", par la suite, s'il n'y a plus aucun signe de "maladie persistante" (genre TG qui resterait élevée) ...
Voilà ce qu'on dit le consensus européen :
Citation: | • Le traitement suppressif de la TSH (TSH sérique < 0,1mU/l) est obligatoire chez les patients ayant une maladie persistante prouvée (y compris en cas de Tg sérique détectable sans autre évidence de maladie).
Chez les patients à haut risque qui sont en rémission apparente après traitement, il est conseillé de poursuivre le traitement suppressif pendant 3-5 ans.
Chez les patients à faible risque, lorsque la guérison a été vérifiée, le risque de rechute ultérieure est faible (< 1%) et la dose de LT4 peut être diminuée immédiatement, avec comme but l’obtention d’un taux sérique de TSH dans la partie inférieure de la normale (entre 0,5 et 1,0 mU/l) (66).
• Les effets secondaires de la thyrotoxicose infraclinique liée à la suppression de la TSH sont principalement des complications cardiaques et la perte osseuse (67). Les études rétrospectives ont montré que ces risques sont faibles si la dose appropriée de LT4 est soigneusement contrôlée, en évitant ainsi une élévation du taux de T4 libre et de T3
libre. Toutefois, chez les patients âgés et chez les patients avec maladie cardiaque connue, la suppression de la TSH doit être évitée. Durant la thyrotoxicose infra-clinique, un autre sujet d’inquiétude est le fait que la majorité des patients ont un profil pro-thrombotique (68). |
Donc, les risques de la "thyrotoxicose infraclinique liée à la suppression de la TSH" sont bien connus ... d'où la recommandation de "freiner aussi peu que possible" (JUSTE en-dessous de 0,1, si c'est indispensable, mais pas plus bas, et si possible en gardant une T3 et T4 normales), et de ne PAS supprimer la TSH chez les patients agés ou avec risque cardiaque connu ... et pour les "high risk", on recommande de "poursuivre le traitement suppressif pendant 3 à 5 ans" - or, les TROIS ans, tu les as déjà accomplis ...
A l'occasion, tu pourras imprimer ce consensus et le remettre à ton médecin ?? Je comprends qu'il veuille une "sécurité maximum" (il n'a pas envie de baisser la dose juste "pour te faire plaisir" et de te voir revenir avec une récidive dans quelques années, ça se comprend ... le tout est d'arriver à vraiment "estimer ce risque", et à le comparer aux problèmes que te fait vivre ce surdosage, tous les jours ...)
Gros bisou et bon courage !
Beate |
|