Beate
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Message: (p161024)
Posté le: 04. Juin 2008, 21:35
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Coucou Lilo,
tu dis qu'on te maintient "en hyperthyroïdie sevère jusqu'en 2010", à cause de ton cancer - c'est vrai qu'après un cancer avec métastases ganglionnaires, on préfère rester prudent, et ne pas prendre le risque qu'une TSH trop haute puisse stimuler des cellules éventuellement encore présentes.
Mais où exactement se situe ta TSH ? Si tu es malgré tout déjà en rémission, sans aucun signe de maladie résiduelle (tous tes examens étaient bons, scinti, TG ...), même si ça ne fait pas encore 5 ans, ce n'est pas la peine d'avoir une TSH totalement "effondrée", apparemment ça n'apporte rien de plus, il suffit qu'elle soit "freinée", juste en-dessous de 0,1 (mais pas jusqu'à 0,001, comme on le faisait à une époque) ...
Peut-être pourrait-on TRES légèrement relâcher un peu, côté dosage, genre 6,25 de moins par jour, pour laisser ta TSH grimper juste un tout petit peu, tout en restant encore sous la sacro-sainte limite de 0,1 ?
C'est vrai qu'il ne faut pas prendre de risques "inconsidérés", mais si ton traitement te rend totalement "malade", ce n'est pas bon non plus ...
Voilà ce que disent les recommandations françaises (voir FAQ), de 2007 :
Citation: | EN CONCLUSION, la posologie du traitement hormonal et le degré de freinage de la TSH sont à adapter au pronostic du cancer.
Les recommandations sont les suivantes :
- Lors du traitement initial et chez les patients non guéris, la TSH doit être maintenue en permanence à une valeur inférieure à 0,1 mU/L, en l’absence de contre-indication.
- Chez les patients en rémission, mais ayant un cancer à haut risque, la recommandation est de maintenir une hormonothérapie frénatrice de 0 ,1 à 0,5 mU/L, durant 5 à 10 ans
- Chez les patients en rémission et à faible risque de récidive, la TSH peut être maintenue dans les normes (0,3 à 2 mU/L). |
Et les recommandations européennes (2006) :
Citation: | Le rôle du traitement suppressif de la TSH après le traitement initial est double : le premier but est de corriger l’hypothyroïdie en utilisant une dose appropriée pour obtenir des taux d’hormones normaux dans le sang. Le deuxième but est d’inhiber la croissance tumorale des cellules cancéreuses résiduelles qui dépend de la TSH en diminuant le taux de TSH sérique à 0,1mU/l (63, 64). Lorsqu’un patient est considéré en rémission complète à un moment quelconque du suivi, il n’y a plus de nécessité de supprimer la sécrétion de TSH endogène et le traitement peut être alors modifié de suppressif à substitutif (65).
• Initialement, la dose de LT4 doit être suffisante pour diminuer le taux sérique de TSH à 0.1mU/l. Il n’y a pas d’évidence que pousser la suppression de la TSH en dessous de ce taux (0,05 ou moins) permette d’obtenir un meilleur résultat.
• Le traitement suppressif de la TSH (TSH sérique < 0,1mU/l) est obligatoire chez les patients ayant une maladie persistante prouvée (y compris en cas de Tg sérique détectable sans autre évidence de maladie).
Chez les patients à haut risque qui sont en rémission apparente après traitement, il est conseillé de poursuivre le traitement suppressif pendant 3-5 ans.
Chez les patients à faible risque, lorsque la guérison a été vérifiée, le risque de rechute ultérieure est faible (< 1%) et la dose de LT4 peut être diminuée immédiatement, avec comme but l’obtention d’un taux sérique de TSH dans la partie inférieure de la normale (entre 0,5 et 1,0 mU/l). |
On voit que les limites supérieures ne sont pas exactement les mêmes, le consensus européen parle de < 0,1 pour les hauts risques, alors que les recommandations françaises, plus récentes, sont moins strictes et, dès qu'on est considéré comme "en rémission", recommandent "entre 0,1 et 0,5" les premières années ... - mais en tout cas, AUCUN reférentiel ne recommande plus de "supprimer" la TSH, comme on le faisait à une époque (avec parfois de graves effets secondaires, problèmes cardiaques, ostéoporose ...)
Essaie d'en discuter avec tes médecins !
Il existe aussi un complément alimentaire qui peut parfois aider à mieux supporter cette hyper "obligatoire", c'est la L-carnitine (qui occupe les mêmes récepteurs, notamment dans le coeur et dans les os, que la T3 dont on a "trop", et qui permet donc de réduire les effets secondaires de l'hyper, tout en luttant contre le syndrôme de "fatigue", on en parle pas mal dans le forum allemand).
J'ai trouvé un long article en anglais : http://ods.od.nih.gov/News/Carnitine_Conference_Summary.aspx
Nous en avons déjà discuté dans le forum : Message
Donc, ça pourrait peut-être t'aider (s'il n'est pas possible de réduire ton dosage, même légèrement, ou si c'est insuffisant pour améliorer tes symptômes) ...
Sinon, personnellement, pendant mes phases d'hyper, j'ai toujours trouvé le SPORT extrêmement utile pour brûler le "trop plein" d'énergie, retrouver une "saine fatigue", calmer mes nerfs ...
Je t'embrasse, bon courage !
Beate |
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