maladie et carrière : la double peine

[carla7]

bonjour à tous
Je vous écris car je suis révoltée contre la maladie.
J’ai la maladie d’Hashimoto. Je suis restée longtemps non diagnostiquée et j’ai mis 2 ans à trouver le bon dosage.
Je suis contrôleur de gestion et j’ai tout sacrifié pour tenir mon poste dans une multinationale. Pendant la période où j’étais sous dosé j’ai fait des efforts surhumains pour être à la hauteur.
Suite à un congé parental, et à une mésaventure avec mon employeur, je me retrouve à la recherche d’un emploi. Or dans le type de poste que je vise les embauches se font par réseau.
Or je n’ai pas pris la peine de cultiver un réseau puisque toute mon énergie était consacrée à mon travail et à la maladie.
Du coup, la maladie m’a fait souffrir pendant que je travaillais mais elle m’empêche aussi de retrouver du travail aujourd’hui.
Je pensais que j’avais réussi à ce que la maladie ne gâche pas ma carrière, mais je me trompais.
La maladie a encore des effets néfastes. Elle m’empêche de retrouver du travail !!! Je ne peux pas faire des projets…

Jusqu’à quand je vais être pénalisée !! J’aurais peut-être dû tout abandonner dès que j’ai su que j’étais malade… Au moins je n’aurais pas été déçue.

Je ne sais pas si d’autres personnes ont traversé ce type d’épreuve. Moi dans tous les cas j’ai un sentiment d’injustice, dont je n’arrive pas à m’en défaire. Si d’autres personnes ont réussi à bien s’en sortir, je voudrais bien avoir comment.

Carla7

[anne-clara]

Coucou Carla

je comprends bien ce que tu ressens, la double peine, on est nombreux à la connaître (d'une manière ou d'une autre), le fait de devoir déployer des efforts énormes, et de se faire dire à la fin, qu'on n'est pas à la hauteur (malgré tout), de se faire déduire des pourcentatges sur son salaire variable ("tu n'as pas fait ton chiffre / atteint tes objectifs ..."), de perdre de l'argent (participation, intéressement) suite à un arrêt long, de se faire déduire des jours de congés pour le même motif (alors qu'un arrêt, ce n'est pas des vacances, - mais c'est la loi !)

La liste est longue.

Mais en même temps, ne te revolte pas trop contre ta maladie. Beaucoup d'empoyeurs se prennent à des femmes qui rentrent d'un congé de maternité / parental (dans mon ancien travail, je me suis retrouvée au "placard" après la naissance de mon premier, alors que j'étais en pleine forme et performante, mais une "Maman" à certains postes, ça dérange !)

Ne regrette pas ce que tu as investi dans ton travail, tu pourras certainement le valoriser dans un futur poste.Tu dis que tu n'as pas entretenu ton réseau, mais même si sans réseau, la recherche sera plus longue, tu auras quand même toutes tes chances à trouver un autre poste. En attendant, tu pourras te consacrer un peu plus à ta fille.

Le fait que tu te sois impliquée dans ton travail, malgré ta maladie, montre que tu es une battente.

Tu viens au Café Thyroïde le 9 ???

Amicalement

[Luciana]

Carla va voir tes MP.

[carla7]

Je vous remercie de vos encouragements.

Je ne baisse pas les bras, je tiens le coup même s'il y a de quoi laisser tomber face aux exigences hallucinantes des recruteurs.
J'étais révoltée car je suis allé voir l'association de mon école de commerce afin qu'ils m'aident dans ma recherche d'emploi. Ils m'ont dit que le moyen le plus efficace de trouver un job était d'utiliser mon réseau. du coup, je suis rentrée chez moi désespérée...


J'espère bientôt vous annoncer que j'ai trouvé un emploi. Je pourrai enfin faire des projets d'avenir !

Je ne pourrai pas venir au prochain café thyroïde, ça sera pour une prochaine fois.

Merci encore

à bientôt

Carla7

[anne1992]

Je crois qu'il faut arriver à prendre du recul et bien pondérer ce qui est important dans la vie. Est-ce une survie où l'on va se battre tous les instants contre la maladie, le travail, l'employeur, la double peine, les assurances ...

La vie n'est pas juste. Chercher des bouc émissaires et perdre de l'énergie à cela n'arrange pas les choses. La colère, même si elle permet de ne pas tomber dans la dépression, n'est pas constructive.

La meilleure façon de faire face est d'accepter, d'assumer et de reprendre la main sur sa vie en faisant les choix qui nous conviennent le mieux.

Ok, il faut travailler pour vivre : mais se crever au boulot et prendre les responsabilités que l'on attend de nous (je viens aussi d'une sup de co et je travaille aussi dans la finance) et ne pas pouvoir s'occuper de sa famille, prendre un peu de bon temps parce que l'on passe son temps à dormir le WE pour récupérer, est-ce la solution ? L'employeur reprochera la première faute que l'on fera quand on sera fatiguée (j'ai vécu) et on se crève pour rien. Moi je préfère dire adieu à ma carrière, travailler à 90%, ne pas faire d'erreur au travail et vivre mieux ma vie personnelle. Mon rêve maintenant : arriver à travailler à n'importe quel poste, même en dehors de la finance, à temps partiel, le plus longtemps possible, malgré le handicap d'Hashimoto.

Je pense même à réduire mon temps de travail encore dans le futur et pour cela changer de carrière si ma fatigue augmente encore. Pour cela, j'organise actuellement mes finances, prévoit une réduction drastique de mes revenus et de mon budget au cas où et je gère : en se sentant aux commandes de sa vie, on ressent beaucoup moins les injustices.

Cela ne sera peut-être pas ta solution, mais c'est à toi d'énoncer tes propres règles et tes lois ;

Bon courage pour ta recherche d'emploi ; mais quel emploi est le mieux pour toi ?

Anne.

[Agora33]

Bonjour carla7,

Je me reconnais tout à fait dans tes phrases :
"Or je n’ai pas pris la peine de cultiver un réseau puisque toute mon énergie était consacrée à mon travail et à la maladie... Du coup, la maladie m’a fait souffrir pendant que je travaillais mais elle m’empêche aussi de retrouver du travail aujourd’hui... Je pensais que j’avais réussi à ce que la maladie ne gâche pas ma carrière, mais je me trompais. La maladie a encore des effets néfastes. Elle m’empêche de retrouver du travail !!! Je ne peux pas faire des projets…" Il faut positiver mais il faut aussi évacuer les frustrations & ses émotions, les deux sont nécessaires.

Je suis resté suffisamment longtemps non diagnostiqué pour m'être planté dans mes études, le boulot en a pâti. Si tu avais abandonné dès que tu avais su que tu étais malade tu aurais été encore plus déçue parce que ça ne t'aurait pas guéri, non parce l'essentiel ce n'est pas forcément d'être au calme mais surtout qu'on se sente mieux pour vivre or ça tarde à venir... Ce sacrifice ne t'aurait peut-être pas rapporté quelque chose, dans un sens comme dans l'autre nul ne peut le dire. Au moins tu as rempli ton CV. Le problème provient du non diagnostic que l'on paie encore si durant cette période nous n'étions déjà pas bien & depuis, du manque de considération quant à l'impact de cette maladie dans notre vie. Je bossais avec deux Hashimotiennes qui se sentaient bien donc elles se demandaient si ce n'était pas psychosomatique chez moi. J'ai adoré...

[Annie77]

Bonjour Carla,

Bon courage pour ta recherche d'un emploi. Déjà qu'à l'heure actuelle ce n'est pas facile ... Perso, je fais tout pour garder le mien, quitte à mettre ma santé en danger. Je suis sur les routes tout le temps et certains matins, j'ai des vertiges, mais je prends quand même le volant car j'ai déjà mis 2 fois 3 jours des congés maladie cette année et dans mon métier, c'est mal vu (même si mon patron est compréhensif, mais bon, la compréhension a ses limites). J'ai en plus vécu la perte de mon papa il y a un bon mois, mais j'ai pris sur mes congés payés 2 jours en plus des 3 jours offerts, alors qu'il m'aurait fallu bien plus. Mais à l'heure actuelle, on s'accroche à un boulot, et tant pis si parfois on risque de s'effondrer.
Courage en tout cas dans tes recherches !

[Fanny CH]

Bonjour Annie77,

Je comprends bien ce que tu veux dire, mais attention tout de même. On n'a qu'une vie et qu'une santé! Les sacrifices ont des limites.

Perso, j'ai travaillé comme secrétaire et je me suis investie à fond. Ensuite, je me suis consacrée entièrement à l'éducation de nos enfants, je ne le regrette pas. Cela impliquait de réduire mes dépenses perso. Entre-temps, "mes" entreprises n'existent plus Je ne regrette pas du tout mon engagement à fond mais je vois quand même "que tout passe" et ne vaut pas le sacrifice de sa santé.

Il faut donc garder une certaine distance par rapport à tout cela.

Bonne semaine,

Fanny CH

[Annie77]

Bonjour Fanny CH,

Je sais que je devrais lever le pied, mais mon mari avait été licencié fin août (économique ...), il a retrouvé un boulot un mois après mais bon du coup, je me dis que tout se repose sur mes épaules et que rien n'est acquis ... pourtant, je viens de perdre mon papa le 22 septembre et un ancien collègue, toujours ami, ce 28 octobre d'un arrêt cardiaque à 43 ans ... Mais là, j'ai pris congé mardi pour son enterrement (il y a eu autopsie, d'où la date si lointaine). Je me dis qu'il y a des priorités. Evidemment, c'est encore un congé de pris pour autre chose que le repos.

Heureusement j'avais un long week-end, donc j'ai pu souffler et la fin de l'année sera plus calme.

Mais j'avoue que quand on vit autant de décès en peu de temps, çà fait réfléchir ...

[Fanny CH]

Bonsoir Annie77,

Oui, les décès . . . . c'est le pire. Mon papa est décédé par accident, une année avant sa retraite, et c'est le pire évènement de ma vie. Je te souhaite tout le courage pour surmonter ces tristes journées.
Tout cela nous fait réfléchir et on constate qu'on est très peu de chose sur cette terre, que de court passage. On s'agite et s'énerve pour des trucs qui ne valent même pas la peine. Mais bon, il faut gagner sa vie et être productive

Bonne soirée

Fanny CH

[cecile972]

Carla as-tu envisagé les concours de la fonction publique ?
Tu pourrais par exemple tenter celui d'inspecteur des finances publiques, et comme tu vis en IDF aucun souci pour rester en IDF, et même mieux avec ton parcours dans le privé tu aurais une chance après la formation d'intégrer un poste à profil au ministère, puis pourquoi pas quelques années plus tard passer le concours d'inspecteur principal etc....

Là au moins possibilité de se mettre à temps partiel, on ne perd pas son emploi quand en maladie quelques mois etc...