Sandy
Inscrit le: 02.05.04 Messages: 310Maladie de Basedow Strasbourg |
Message: (p4159)
Posté le: 13. Mai 2004, 20:26
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Bonsoir!
J'ai écrit ce poème et je vous l'offre à lire, ce soir.
L'image de la course : je pense vraiment que la maladie, la vie avec une maladie, est une course d'endurance où il ne faut pas s'arrêter en chemin, c'est à dire renoncer à ses projets, ses envies : il faut continuer, même si c'est plus dur que pour le voisin, car notre corps - et parfois notre esprit -est troublé, fragilisé. On court d'abord pour soi et contre soi, et c'est une grande fierté d'arriver sur la ligne d'arrivée... même dernier! Courage!
Je vous souhaite à tous une bonne soirée!
COURSE D’ENDURANCE
Je me sens parfois
Comme l’eau qui soudain
Perd sa limpidité, sa simplicité,
Et devient trouble…
Troubles du métabolisme
Anticorps qui provoquent
Des remous dans mon corps
Taux fluctuants, courants contraires,
Ou calme plat et vent d’arrière,
Quand c’est l’accalmie…
Troubles du corps et de l’esprit
Quand la fatigue se fait lourde
Et quand le doute fait son nid :
Serai-je capable ? Aurai-je la force
De devenir ce que je suis,
Avec la maladie ?
Et quand un mot, une parole vient frapper
La surface lisse de ma volonté,
Petite pierre de rien du tout
Petit caillou
Mais qui suffit à modifier l’image :
Le trouble s’installe, l’onde se propage,
Les idées sont brouillées et je me sens piégée
Ce corps fragilisé, ces anticorps destructeurs,
Cette angoisse qui renaît, vieux serpent des profondeurs,
Et tout, alors, devient flou…
…………………………………………………………
Puis, quand le calme est revenu,
Quand enfin, par un beau matin,
La douceur de vivre est au rendez-vous
Tout semble à nouveau léger,
La peur de l’avenir s’est transformée
En décisions et en projets, concrets :
Ne plus me dire :
« Je suis malade »
Mais : « Je vais guérir ! »
Ne plus regretter
La santé passée
Mais : me soigner !
Ne plus douter
De ma valeur
Mais avoir le courage
D’affronter mes peurs
Sans crainte de tomber
Et de me relever
Comme le coureur
Qui veut finir la course
« Même si je suis dernier ! »
Car sa victoire à lui
Ne se contente pas
D’un numéro gagnant
La course est sa raison de vivre :
Continuer à marcher
Même derrière,
Même troublé,
En proie au doute
Ou épuisé
Pour, au plus fort de la tempête,
Relever la tête, et retrouver
La fierté d’avoir continué !
Et ce petit caillou, si insignifiant,
Cette petite poussière
Qui l’avait fait douter,
Ce grain de sable perdu
Dans son corps fatigué,
Dans son esprit blessé,
L’aura rendu plus résistant
Plus combatif, plus endurant,
En décuplant sa volonté !
Mais il faut pour cela,
Croire en soi et vouloir
Continuer la course,
Justement quand l’arrivée paraît si loin,
Quand on ne voit plus le bout du chemin,
Continuer, continuer…
Jusqu’au lendemain…
Où tout peut arriver !
Sandy mai 2004 |
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