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Armelle Saint-Brieuc Inscrit le: 27.08.17 Messages: 69 |
Message: (p457683)
Posté le: 27. Aoû 2017, 15:17
Merci. Ce message m'a été utile ! ont dit : Louna*ka, lin, Conciliabule, Vincent-Dominique
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Je ne suis pas bien certaine de poster mon message au bon endroit.... mais je me lance tout de même...
Comme un certain nombre de patients, c'est par la presse de ces derniers jours que j'ai découvert le problème concernant le Lévothyrox. Je prends ce médicament depuis 18 ans, je l'ai toujours pris avec une grande confiance. Ma TSH est stabilisée depuis longtemps.
Au mois d'avril, quand le pharmacien m'a délivré la boîte nouvelle formule, il m'a indiqué que ça n'était qu'un changement de packaging. Mon médecin ne m'a rien dit non plus. Je précise que je fais partie des "personnes à risque" (problèmes cardiovasculaires).
Au fil des mois de mai, juin, juillet et août, j'ai d'abord constaté des épisodes d'une bouche très sèche avec difficulté de déglutition, des démangeaisons dans la tête, une perte de cheveux inhabituelle, un tremblement de mes mains, des troubles oculaires (oeil sec, entre autres), des palpitations, de la fatigue. J'ai également fait une baisse de tension. A aucun moment je n'ai pensé à la nouvelle formule du Lévothyrox puisque je l'ignorais. J'étais décidée à en parler à mon médecin à son retour de vacances pour évoquer un possible problème de TSH.
Les choses se sont accélérées cette semaine (grâce à la presse, ai-je envie de dire) et j'ai immédiatement fait doser ma TSH. Celle-ci est modifiée et je suis en légère hyperthyroïdie (Avant : 3 ; Après : 0,30). J'ai rencontré mon médecin dans la foulée. Il était à peine au courant de ce qui se passait et n'a pas été informé sur la nouvelle formule. Pour l'instant il m'a changé le dosage du Lévothyrox avec prescription d'une nouvelle analyse d'ici 6-8 semaines. Il n'a pas du tout rejeté l'idée d'effets secondaires qui pourraient être dû aux nouveaux excipients. Mais il lui semble nécessaire dans un premier temps de faire remonter ma TSH et de voir ainsi si les effets secondaires disparaissent ou persistent. Il m'a indiqué qu'il était possible que les nouveaux excipients modifient la délivrance de la lévothyroxine dans le sang.
Mais la confiance est rompue et comme un certain nombre de patients, je suis maintenant incapable de prendre mon comprimé.
J'ai fait un signalement à l'ANSM. J'ai signé la pétition.
Il me semble que la désinvolture avec laquelle l'ANSM a géré l'information autour de cette nouvelle formule est une faute grave face ses obligations. Beaucoup de patients dénoncent ces manquements avec force, nous apprécierions que les médecins se joignent à eux. Ces derniers se montrent bien silencieux pour l'instant.
Mais ces manquements ne sont-ils qu’une partie visible de l'iceberg ? Le Lévothyrox a été mis sur le marché il y a une trentaine d'années et comme beaucoup je m'interroge sur le pourquoi de cette nouvelle formule. On nous parle du lactose et de stabilité du produit.... Où sont les données de pharmacovigilance qui attesteraient des problèmes évoqués par l'ANSM et de la nécessité d'une modification des excipients ?
Devons-nous nous satisfaire de ces arguments qui nous sont donnés par l'ANSM ? Le laisser-aller de leur information tant envers les patients qu'envers les professionnels de santé ne doit-il pas nous alerter sur l'ensemble de sa gestion – médicale, pharmacologique et informative - de cette modification ?
L’ANSM s’arc-boute en déclarant : "On assistera ni à un retrait du marché ni à un rétropédalage vers l’ancienne formule. Ce serait inutile : les désagréments signalés par les patients ne devraient durer que le temps de la période transitoire entre les deux formules. Chacun d’entre eux a sa propre susceptibilité aux différents composants, donc cette durée pourra varier". Et d'ajouter, "Il sera également possible de modifier la posologie, si besoin. Mais pas question d’arrêter net le traitement".
Devons-nous considérer cette décision (de ne pas mettre l'ancienne formule à disposition des patients) comme une nouvelle désinvolture ? Pour quelles raisons cela serait-il impossible alors même qu'elle est encore fabriquée et en vente dans plusieurs pays européens ? Tout problème sanitaire commence par un dénigrement et une minimisation des problèmes, il nous est toujours demandé de ne pas nous inquiéter ! Mais les différents scandales - parfois gravissimes - de ces dernières années devraient amener les autorités à plus de vigilance, de modestie et d'écoute plutôt que de s'obstiner sur leurs certitudes. Ne leur faudrait-il pas urgemment adopter un principe de précaution ? C'est la seule décision que nous attendons.
Il nous est dit que les "inconforts", les "désagréments" ressentis par certains patients ne devraient pas durer. Pourquoi ne pas utiliser le terme d'effets secondaires ? comment pouvons-nous prendre au sérieux de telles déclarations alors même que ces effets n'avaient pas été prévus semble-t-il ?
"Pour la grande majorité des trois millions de patients sous Lévothyrox, cela se passe bien" rappelle Sylvie Chabac, directrice des affaires médicales du laboratoire Merck France (Ouest-France du 25/8/2017). Nous l'espérons avec elle. Mais alors que l'information initiale n'a pas été faite auprès de tous les patients ni même auprès de tous les professionnels ou qu'elle a été faite de manière tronquée, nous sommes en droit de nous interroger sur la crédibilité d'une telle affirmation. Nous aimerions aussi que le laboratoire Merck et l'ANSM nous disent comment cela se passait avec l'ancienne formule !
Puisque Mme Chabac semble être en relation avec les trois millions de patients concernés, serait-elle en mesure d'indiquer combien de patients ont interrompu leur traitement à ce jour ou ne le suivent plus que de façon intermittente mettant ainsi leur santé en jeu ?
Nous ne voulons plus entendre parler d'effets nocebo. Nous pensons que celui-ci peut en effet exister mais, avec une telle déferlante de témoignages d'effets secondaires, de ce que nous ressentons les uns, les unes et les autres, il est grand temps que les autorités se montrent responsables et sécurisantes. C'est peu dire que notre inquiétude est grande et profonde ; elle est le pendant de l'incompétence avec laquelle cette décision d'une nouvelle formule du Lévothyrox est gérée depuis le mois de mars ! |
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Fanny CH
Inscrit le: 03.05.04 Messages: 4021OP TT 2012 Tirosint ... près Lausanne, Suisse 70+ |
Message: (p457687)
Posté le: 27. Aoû 2017, 15:36
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Vincent-Dominique
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Bonsoir Armelle,
Je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis. Tu as très bien résumé l'histoire.
Je suppose que l'ANSM et MERCK vont se trouver dans un impasse (tôt ou tard) face à l'ampleur du grand nombre de personnes qui se plaignent. Ils ne pourront pas "traiter de parano ou nocebo" autant de gens. Les médias en parlent, même dans d'autres pays que la France. C'est finalement une mauvaise publicité pour le fabricant, quand la confiance des patients est rompue.
J'ai aperçu sur un site qu'une dame concernée irait probablement alerter l'OMS!
Les choses bougent et c'est tant mieux.
Ce que je trouve très curieux: un seul organe (ANSM France) peut faire une demande et le fabricant du médicament change son procédé de fabrication . . . . mais surtout "le monde entier doit se plier à cette demande française?!"
Le Mannitol est bcp moins cher que le lactose, donc une économie sur grande échelle, le profit en hausse, les actionnaires etc.
Fanny CH |
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Armelle Saint-Brieuc Inscrit le: 27.08.17 Messages: 69 |
Message: (p457711)
Posté le: 27. Aoû 2017, 17:28
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Vincent-Dominique
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Bonsoir Fanny et merci pour ta réponse.
Malheureusement, je ne pense pas que ce soit gagné ! l'ANSM et MERCK ont l'air coriaces ! Mais c'est sûr que question publicité on fait mieux ! comme cette nouvelle formule doit se généraliser à toute l'Europe en 2018.... je ne sais pas comment ça va se passer chez nos voisins ?
Comme toi, je me demande aussi quel est le but réel de cette modification demandée - commandée ! - par l'ANSM, leurs arguments me paraissent complètement bidons. Il faudrait que de bons journalistes d'investigation enquêtent pour nous dire les tenants et les aboutissants.
Et puis certains patients témoignent et disent qu'ils se sentent mieux avec cette nouvelle formule. Il serait donc injuste de les en priver. Tout comme il est injuste de priver maintenant de l'ancienne formule, ceux qui se sentaient bien avec !
Pour bcp de médicaments, quand l'un de nous réussit pas, nous pouvons en essayer un autre. Le plus souvent avec succès. Là, Merck a le monopole et, en effet, il y a une demande d'obéissance à leur décision.
Si le Mannitol est moins coûteux que le lactose : ils vont vendre le lévothyrox moins cher ? (pourrais-tu me donner tes sources sur cette question des coûts ?). Le lactose serait très mal supporté en Chine et en Amérique du Sud. Peut-être une modification pour mieux se placer sur le marché mondial ? Ce ne sont là que des suppositions.
au plaisir de te lire
Armelle |
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Fanny CH
Inscrit le: 03.05.04 Messages: 4021OP TT 2012 Tirosint ... près Lausanne, Suisse 70+ |
Message: (p457760)
Posté le: 27. Aoû 2017, 20:46
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Bonsoir Armelle,
En surfant sur le Net pour voir ce que c'était ce Mannitol, j'ai lu effectivement "bcp moins cher". C'était un site sérieux et sur le moment cela ne m'a pas vraiment étonné. On sait que tout est une question de prix de revient etc.
Quand on surf, on saute d'un truc à l'autre, je ne pensais pas que cela était si sérieux. C'était l'époque où on croyait encore à "non, seulement l'emballage a changé et le lactose a été remplacé par du Mannitol"!!
On peut toujours rêver que le prix du Lévo va baisser, déjà que son prix est très bas, environ SFr. 6.- par mois.
Pas bête ce que tu dis . . . . enlever le lactose pour conquérir le marché chinois Du même coup, ils vont augmenter les bénéfices en Europe.
Bonne semaine,
Fanny CH |
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kelilwen 40+ |
Message: (p457761)
Posté le: 27. Aoû 2017, 20:52
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Bonjour,
Un article qui vient de paraître et qui revient notamment sur le mannitol et son coût :
http://lacoupedhygie.fr/index.php/2.....hyrox-questions-reponses/
Citation: |
(...)
Le mannitol est-il moins cher que le lactose ?
Cette question sous-entend : Est-ce que le laboratoire Merck a fait cette modification pour gagner plus d’argent sur le Lévothyrox ? Déjà, il faut rappeler que le changement de formulation a été fait à la demande de l’Agence du Médicament. Initialement, il n’y a aucune volonté de Merck d’économiser sur la production des comprimés.
Néanmoins, la question reste en suspens. Alors quel est le moins cher ? Et bien c’est le lactose. Cet article scientifique rappelle pourquoi le mannitol devient de plus en plus populaire au sein de l’industrie pharmaceutique. Et la raison n’est pas son coût mais sa capacité à produire des comprimés plus stables. Il est assez logique que Merck se soit tourné vers cet ingrédient pour répondre à la demande de l’Agence. C’est aussi ce composé qui est utilisé par Biogaran qui produit une version générique du Lévothyrox.
Et pour information, le lactose monohydraté coûte 2 226 dollars par tonne tandis que le Mannitol coûte 3 710 dollars par tonne. Je rappelle que nous parlons de comprimés pesant quelques dizaines voire centaines de milligrammes. Pour obtenir le prix au milligramme du mannitol ou du lactose, il vous suffit de diviser le prix à la tonne par 1 milliard. Soit 0,000002227 dollars par milligramme pour le lactose. Vous comprendrez donc que le coût des excipients comme le lactose monohydraté ou le mannitol sont négligeables dans la production d’un comprimé. Et qu’avancer cet argument pour expliquer pourquoi Merck aurait changé sa formule n’est pas crédible.
Comme je le rappelle assez souvent sur mon blog, le plus cher dans un médicament n’est pas le comprimé. C’est la notice !
Enfin, il ne faut pas oublier que Merck a également ajouté de l’acide citrique anhydre. Soit un coût supplémentaire. Lui aussi négligeable quand on ramène cette dépense au coût par comprimé.
Le lactose est-il déconseillé par les autorités européennes du médicament?
Non. Les médicaments contenant du lactose sont déconseillés uniquement chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose. Il s’agit de maladies héréditaires rares. On parle d’intolérance au lactose.C’est pourquoi il est classé sur la liste des excipients à effets notoires. Mais exceptés pour ces rares patients, le lactose ne pose aucun problème. Il est également présent largement dans notre alimentation.
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Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
Message: (p459309)
Posté le: 04. Sep 2017, 15:27
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J'ai fait beaucoup de recherches ces temps-çi, sur le fonctionnement des labos, big pharma etc... Je ne suis pourtant pas du genre complotiste mais j'ai été assez effarée de ce que j'ai trouvé...c'est effrayant.
En attendant et pour répondre à votre question :
Je pense qu'ils ne reviendront pas à l'ancienne formule avant un mimum de 2 ans car c'est le temps nécessaire pour qu'ils récupèrent leurs investissements financiers de départ. |
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lohuwanabe |
Message: (p459317)
Posté le: 04. Sep 2017, 15:47
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et si les malades ne veulent plus de leur médicament ? ils ne récupéreront pas leur mise.
un boycott Merck ? |
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Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
Message: (p459319)
Posté le: 04. Sep 2017, 15:49
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Un boycott Merck ? Mais pour prendre quoi d'autre, puisque les autres produits nous sont interdits ? C'est pourquoi j'écris qu'il s'agit bel et bien d'une prise d'otages. |
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