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Dignité des patients : quelles limites ?

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Sylviane91hors ligne
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MessageDignité des patients : quelles limites ?

 (p480711)
Posté le: 15. Jan 2018, 09:51
Répondre en citant

Bonjour,



Je porte à votre attention ce récent article de JIM : "Levothyrox, la bataille judiciaire en passe d’être perdue par les plaignants ? "

https://www.jim.fr/medecin/e-docs/levothyrox_la_bataille_judicaire_en_passe_detre_perdue_par_les_plaignants__169639/document_actu_pro.phtml

JIM semble d'ors et déjà enterrer l'affaire du lévothyrox. Soit, c'est son choix de ligne éditorialiste et un journal est libre de choisir sa ligne.

Par contre, prenez la peine de lire les commentaires sous l'article, il y en a un, écrit par le Docteur Guy Roche :
Citation:
"Il faudrait offrir à tous les malades du Levothyrox une consultation gratuite chez un psychiatre ou psychologue au choix. Idem les graves malades du l'aluminium qui sont peut-être les mêmes..."


Donc le Dr Guy Roche, pense (et énonce publiquement) que tous les malades de la thyroïde ont besoin d'être psychologiquement analysés, voire même psychiatrisés.....

Le problème, c'est que j'ai fait des recherches sur le net, et apparemment le Dr Guy Roche travaille pour le journal JIM.


Jusqu'où doit-on laisser dire ? Doit-on laisser faire ? Quand doit-on répondre ? ne pas répondre ? Je me pose franchement la question.

Où met-on le curseur de notre dignité de malades ? Et quel est le curseur de VST à ce sujet ?

Personnellement, je suis inquiète de voir que n'importe qui a le droit de nous insulter, y compris s'il est médecin. Que dit le Conseil de l'Ordre à ce sujet ? Un médecin a le droit d'insulter publiquement tout un groupe de malades en entier ?


Dernière édition par Sylviane91 le 15. Jan 2018, 15:43; édité 3 fois
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Sylviane91hors ligne
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 (p480718)
Posté le: 15. Jan 2018, 10:08
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Mandarina13
Répondre en citant

Article 2 du Conseil National de l'Ordre des médecins, alinéa 6, respect de la personne et de sa dignité :


https://www.conseil-national.medeci.....ignite-de-la-personne-226Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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 (p480724)
Posté le: 15. Jan 2018, 10:54
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Fanny CH
Répondre en citant

Pardon d'insister, mais c'est qqc qui me préoccupe vraiment.

Depuis le début de cette affaire, j'ai identifié plusieurs axes :

- Un axe purement scientifique : la nouvelle formule a t-elle des aspects toxiques et/ou délètères pour une partie des malades ? Oui/non ? Pourquoi ?

- Un axe purement économique, mais aussi éthique : a t-on le droit d'imposer un monopole médicamenteux pour un médicament vital, en France ?

- Un axe éthique et dignité humaine : un groupe de malades peut-il être nommé, identifié, à plein de reprises, par la presse, par les médecins etc, comme étant incapables de jugements (privés de bon sens), sous prétexte qu'ils sont malades. Alors que par ailleurs ces malades ont des vies professionnelles, familiales etc...bref sont parfaitement insérés dans la société ?


Ce dernier axe compte beaucoup à mes yeux car je pense que la réponse qui va être donnée à cette question, va conditionner beaucoup de choses pour nous dans l'avenir.
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 (p480727)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:10
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Pour une fois Laughing je suis 100 POUR CENT d'accord !
On nous prend pour des mineurs non accompagnés ou majeurs sous tutelle, enc gros...c'est gravement insultant, les enjeux dépassent le problème du LNF.
C'est toute une façon de considérer le patient qui est en cause, mais l'enjeu va plus loin aussi pour le corps médical et les soignants etc : c'est la relation médecin-patient qui est en cause, le lien de confiance etc.

Et sur ce point ceux qui hurlent ont bien identifié la gravité du problème, même si hurler semble conforter ceux qui nous traitent de bonnes femmes hystériques.
Moi perso si on me marche sur l'orteil qui a un cor, je lance les pires imprécations (dont à froid j'ignore même les avoir coincées dans un fond de ma tête) contre le coupable, et je ne suis pas hystérique pour autant.

J'ai très froid depuis quelques mois.
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 (p480728)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:11
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Bonjour Bobette,

C'est la deuxième fois que tu soulignes, que tu n'es pas souvent d'accord avec moi. Ca me fait sourire Smile. C'est amusant.

Bon, donc là, on est d'accord. Et alors, que pouvons-nous faire à l'échelle de VST, que faisons-nous ?

Est-ce possible, par exemple, de saisir le conseil de l'Ordre sur ce point éthique ?
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 (p480729)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:20
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c'est tout simplement que je suis rarement 100 P 100 d'accord avec quoi ou qui que ce soit Confused
je vois toujours ou presque des nuances, des restrictions, des bémols, etc etc, c'est sans doute une déformation de mes parcours divers, qui m'ont obligée à analyser sous toutes les coutures des textes et des situations.

donc pour moi ça mérite réellement d'être souligné quand le 1OO pour 100 se produit...ça veut dire qu'après analyse et longue réflexion je n'ai rien trouvé à nuancer ou contredire ou...

désolée Embarassed


Dernière édition par bobette le 15. Jan 2018, 11:25; édité 2 fois
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 (p480730)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:24
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Pas grave, je comprends mieux Freunde

Par contre, pour revenir à nos moutons, qu'est-il possible de faire à ce sujet, qui ne coûte pas ou pas trop d"'argent, mais qui soit ferme et interpellant ?

Je pense que c'est vraiment important de le faire, d'une part, en tant que citoyens (-nes), mais également en tant qu'Association de VST qui défend vraiment les patients (et même avec les autres associations de patients thyroïde, si elles veulent bien s'associer à nous dans cette démarche, donc avec eux dans le meilleur des cas, sinon sans eux de toutes façons).
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 (p480731)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:27
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pfff conseil de l'ordre...celui des médecins ? les divers ordres sont en quelque sorte des tribunaux de première instance.
donc ça demande une analyse juridique approfondie : lancer à la cantonade une accusation d'hystérie généralisée, c'est évidemment préjudiciable, mais sauf à dire que c'est du sexisme ou un truc comme ça, c'est difficile à judiciariser...

de toute façon il faut continuer le travail de fond en cours, la meilleure réponse serait sans doute de pouvoir un jour leur faire un pied de nez et ressortir leurs bêtises publiquement, faits en main...

les chiens aboient, la caravane passe...


Dernière édition par bobette le 15. Jan 2018, 11:34; édité 2 fois
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 (p480733)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:31
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D'accord, pas de démarche judiciaire. je ne pense pas qu'il faille laisser courir néanmoins.


Je pense qu'il faudrait un écrit public, un genre de lettre ouverte, à envoyer même , effectivement, à des magazines féministes et des magazines de psychologie sociale en général.


Il est temps de leur montrer 1) Que nous savons rédiger 2) Que nous pouvons penser de façon structurée 3) que nous sommes des citoyennes à part entières et tenons à ce que notre statut de citoyen soit respecté.

Et donc de ne pas s'axer uniquement sur le plan scientifique, puisque cette affaire comporte plusieurs volets.


Je ne pense pas qu'il faille laisser courir sur ce point, parce que j'ai remarqué que plus nous restons silencieux(-ses) plus ils semblent prendre leurs aises en matière d'insultes et de discriminations.

Bien sûr, il ne s'agit pas de réagir en mode hystériques ou insultant non plus, mais je crois qu'il nous faut vraiment nous positionner officiellement sur ce sujet. Je pense effectivement qu'on peut parler d'une forme de discrimination : malades et à majorité féminine.

ce n'est que mon avis bien sûr.


Dernière édition par Sylviane91 le 15. Jan 2018, 11:40; édité 6 fois
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 (p480734)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:31
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Là je suis tout à fait d'accord avec toi, Bobette.
_________________
Marie-Ange




Toutes les explications ici
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 (p480735)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:34
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peut-être tout de même saisir via avocat un ordre contre un ou plusieurs médecins clairement identifiés pour comportement indigne du serment d'H, sans illusion sur le résultat mais ça marquerait le coup ?
Mais je ne sais pas trop l'utilité de la démarche.
Vu que l'ordre des médecins a bien rappelé aux médecins qu'ils faut qu'ils soient prudents dans leurs certificats et que parole de malade n'est pas parole d'évangile;

se baser sur la science est le contraire de l'hystérie : démonstration par les faits.
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 (p480736)
Posté le: 15. Jan 2018, 11:37
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J'ai répondu un tout petit peu plus haut Bobette (et rajouté des choses à la réponse entretemps).
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 (p480770)
Posté le: 15. Jan 2018, 15:39
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Extrait de la page de Martin Winkler :

Code:
Dans une relation de soins, qui a besoin d’être défendu et protégé ?

Toute relation de soins commence de manière déséquilibrée. Un médecin n’a pas besoin d’un patient pour être médecin. Il est médecin. Il bénéficie de son statut à tout moment, y compris en dehors de son exercice. Il sera encore médecin si le patient meurt, ou va voir quelqu’un d’autre. Il n’est JAMAIS vraiment menacé par un patient. Sauf dans son ego. Ou bien, s’il a commis un acte criminel, mais alors, ce n’est pas le patient qui le menace, c’est la justice, et c’est bien normal.

Un patient, en revanche, a besoin d’un médecin pour aller mieux. C’est une différence de taille. Il est menacé par une maladie, une angoisse, une situation qu’il subit. Il va voir le médecin pour lui demander son aide, son soutien, et bien sûr il attend (plus ou moins consciemment) du médecin qu’il soit tout-puissant. Pendant cinq minutes. Au bout de cinq minutes, l’immense majorité des patients se rappellent que le médecin n’est pas tout puissant : il est mal rasé, il n’arrête pas de consulter son iPhone à tout bout de champ, il mentionne que sa bagnole est chez le garagiste. Etc. Croire que les patients sont toujours dans l’illusion de toute-puissance à l’égard du médecin, c’est une erreur. Ou c’est confortable.

Et c’est là qu’on en revient aux médecins maltraitants.

Les médecins maltraitants-en-permanence (car j’ai bien dit, à plusieurs reprises, que c’est de ceux-là que je me préoccupe, et non des médecins qui font des bourdes mais sont capables de s’en rendre compte et de faire amende honorable...) sont en position de toute-puissance. Ils n’ont pas de respect pour les gens dont ils s’occupent. Ils n’ont pas de scrupules, soit parce que leur intérêt est seulement de jouir de leur position de pouvoir, soit parce que leur personnalité est incompatible avec la moindre remise en cause.

Et, malheureusement, la formation médicale en France FAVORISE la sélection d’une forte proportion de médecins maltraitants. De trois manières : en éliminant les soignants (ou en les éjectant dans les marges) par le concours d’entrée et l’ENC ; en favorisant l’ascension des personnalités pathologiques qui valorisent essentiellement le pouvoir et en faisant de nombreux bons médecins en puissance des professionnels phobiques, qui ont peur de leur ombre, qui se rassurent en recevant les visiteurs médicaux et en se référant aux mandarins sans jamais les critiquer. Et qui se la bouclent quand leurs patients sont maltraités par l’un de leurs confrères.

Je ne sais évidemment pas quelle est la proportion de médecins maltraitants parmi l’ensemble de la profession. Je sais seulement que depuis 1998 (ça fait 13 ans, quand même...) le nombre de messages que j’ai reçu et qui décrivent des comportements de maltraitance se comptent par centaines. Ils viennent de toute la France. Ça me semble suffisant pour dire qu’il y a un problème. Et que ce problème n’est pas « seulement » dans la tête des patient(e)s.

Aujourd’hui comme il y a trente ans je pense que les devoirs d’un médecin ne se résument pas à ses obligations professionnelles. Je pense qu’être médecin, comme dirait Spider-Man, « ça comporte de grandes responsabilités ». Les « pouvoirs » du médecin ne sont pas ceux d’un super-héros, mais comparé à ses patients, son pouvoir et son savoir sont formidables. Et il doit les mettre au service des patients, et non pas les utiliser dans son seul intérêt.
En ce sens, il est insupportable que des patients soient maltraités par des médecins (pour les modalités de maltraitance, je te renvoie au feuilleton...), tout comme il est insupportable que des femmes soient violées par des hommes, des enfants battus par leurs parents, des prisonniers torturés dans les prisons, des sans-papiers ou des SDF frappés par les policiers, des citoyens condamnés après un procès sommaire.

Est-ce que dénoncer tout ça est une injure à l’ensemble des parents, des conjoints, des gardiens de prison, des policiers, des juges ?
NON, C’EST EXPRIMER L’EXIGENCE ELEMENTAIRE QUE LES PERSONNES QUI SONT EN SITUATION D’AUTORITE N’EN ABUSENT PAS !



Source : http://www.martinwinckler.com/spip.php?article1071Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre


Pourquoi cette thématique n'est-elle jamais évoquée publiquement par une association, dans le cadre de l'affaire du lévothyrox, c'est à dire dans l'illustration de la manière dont cette affaire est traitée ?


La maltraitance de patients imbibe l'affaire du lévothyrox de A à Z

1) Parce qu'il y avait monopole (et donc aucune possibilité d'échapper vers une alternative)

2) Parce qu'il y encore monopole pour une bonne partie des patients (qui ne trouvent pas d'alternatives ou très difficilement)

3) Parce qu'il y a déni de réalité : il est dit qu'on trouve partout les 5 alternatives, c'est faux

4) parce qu'il y a déni aussi des souffrances des patients

5) Parce qu'il y a un déferlement de déni et/ou d'agressivité et/ou d'insultes dans le pire des cas, de la part de certaines personnes en situations de pouvoir (certains médecins, pharmaciens, politiques) vis à vis de personnes en situations de faiblesses (dépendants d'un médicament pour se maintenir en vie)


De partout suinte l'abus de pouvoir.

Et pourtant avez-vous vu ce mot "abus de pouvoir" écrit quelque part ? Non (??????) Y a t'il une association de patients ou un journaliste qui l'ait prononcé ? L'ait écrit ?

Non, il ne me semble pas. Et ça c'est effarant que ce mot ne soit jamais prononcé, car il est pourtant au coeur de tout ce qui se passe actuellement.
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shannon
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 (p480826)
Posté le: 15. Jan 2018, 19:00
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le mépris qu'on a subi de la part des médecins,des pharmaciens,ce sourire de complaisance............quelle horreur

peut-être faudrait-il se trimballer avec le serment d'Hippocrate sous le bras pour rappeler leur devoir à ces gens-là,si soucieux de leur porte-monnaie,et imbus de leur science inexacte.

n'Est-ce pas grâce aux malades que ces gens-là vivent?
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 (p480867)
Posté le: 15. Jan 2018, 21:28
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Oui, Shannon...en plus la caractéristique de notre pathologie, est que ce sont environ 75% de malades au féminins (majorité de femmes), dont beaucoup de plus de 50 ans (femmes âgées) , et enfin que c'est un public "captif" ou "en otage" en particulier pour ceux qui n'ont plus de thyroïde, soit qu'elle a été retirée, soit qu'elle ne fonctionne plus du tout, ou mal. C'est aussi bien entendu un marché captif pour les laboratoires et doublement : parce que monopole et parce qu'impossibilité de ne pas prendre le médicament en question (les médecines douces qui parfois peuvent être efficaces sur certains créneaux, ne peuvent l'être face à une ablation de la thyroïde, par exemple).

Et vraiment, cela me fait incroyablement penser à cet interview de Martin Winkler (oui, encore lui, mais je pense qu'il en a compris un rayon sur le sujet et que je l'imagine aussi aisément détesté par ses pairs d'avoir dénoncé cela) pour le Figaro :

Citation:
INTERVIEW - Dans son livre«Les Brutes en blanc», Martin Winckler, médecin généraliste installé au Québec, dénonce le comportement de ses confrères français.

LE FIGARO. - Pourquoi avoir écrit ce livre?

Martin WINCKLER. - C'est un problème que j'ai abordé depuis très longtemps dans beaucoup de mes livres. Les études de médecine en France ne fabriquent pas des soignants, mais des gens qui se comportent comme des aristocrates. Ils considèrent les patients comme inférieurs à eux et ne les soignent pas: ils les traitent, leur donnent des médicaments, font faire des examens et administrent des ordonnances. Or, un médecin, c'est fait pour soigner et la profession médicale devrait former des gens à ça. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Qu'est-ce que la maltraitance médicale selon vous?

On la reconnaît au fait que le médecin chez lequel vous allez ne vous respecte pas en tant qu'individu, citoyen et sujet. Il ne va pas vous écouter, va vous dire que ce dont vous vous plaignez, «c'est dans votre tête» ou vous faire des commentaires désagréables sur votre physique ou le fait que vous soyez une femme, alors que vous n'avez rien demandé. La maltraitance médicale, c'est lorsqu'un médecin se permet de vous juger au lieu de répondre à votre demande de soins.

Vous écrivez que ces maltraitances sont fréquentes. Sur quoi vous appuyez-vous?

Je me base sur trois sources: mon expérience personnelle sur une quarantaine d'années, des témoignages de patients et d'autres documents montrant que la maltraitance est systémique. Par exemple, Le Quotidien du médecin publiait un article il y a une semaine disant que parmi les étudiants en médecine et internes, 30% des femmes et 10% des hommes font l'objet de harcèlement sexuel de la part des autres médecins. Si ce harcèlement s'exprime sur 30% de la profession, pourquoi ne s'exprimerait-il pas sur les patients?

Martin Winckler, Les Brutes en blanc, Flammarion.
Mais il n'y a pas de données plus globales et officielles ni d'étude scientifique sur le sujet?

Il n'y a pas d'étude sur le comportement des médecins en France, pour la simple et bonne raison que c'est aux médecins de diriger ces études et qu'ils ne veulent pas le faire. Néanmoins, il existe des arguments scientifiques indirects. Par exemple, on a commencé à s'intéresser aux soins palliatifs en Angleterre après la Seconde Guerre mondiale, tandis qu'en France, j'ai fait partie de la première équipe médicale à tester ces soins. C'était dans les années 1980, soit 30 ans plus tard...

Le fait d'être parti au Québec en 2009 vous donne-t-il une perspective différente?

Cela a augmenté ma colère. À Montréal, il y a deux facultés de médecine. Dans l'une d'elles, chaque étudiant a un mentor qui est un patient chronique qu'il suit tout au long de ses études. Dans l'autre, le recrutement des étudiants se fait sur dossier et lors de leur entretien, ils sont interviewés par un médecin et un patient. Dans les pays anglo-saxons, les patients font partie de la formation - qui est infiniment meilleure qu'en France, selon moi. Quand le système se dégrade, les médecins sont toujours du côté des patients. Alors qu'en France, lorsqu'il y a une revendication de patients, les médecins soutiennent le système. Dans l'immense majorité des facultés françaises, les patients sont simplement des objets d'étude: il y a deux ans, la doyenne de l'université de Lyon trouvait ça normal d'effectuer des examens gynécologiques sur des femmes endormies sans leur consentement. C'est aberrant!

Les comportements que vous dénoncez peuvent-ils s'expliquer par des difficultés particulières rencontrées par les médecins?

Non, ils sont dus au fait que le monde médical a toujours vécu replié sur lui-même et très éloigné du monde réel. Une profession qui doit servir le public doit être redevable de ses actes.

Que faire quand on s'estime victime de maltraitance médicale?

Dans la mesure de ses moyens, il ne faut pas se laisser faire. On peut par exemple sortir sans payer. S'il y a une infraction au code de déontologie (disponible sur le site de l'Ordre des médecins), on peut porter plainte en allant faire une déposition au commissariat ou en écrivant au procureur de la République. Le médecin fautif ne pourra pas passer outre: il sera convoqué pour donner sa déposition. Porter plainte pourrait inciter d'autres victimes à faire de même.

Martin Winckler, Les Brutes en blanc, Flammarion.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/.....est-encore-trop-frequenteLien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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