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beatitude Inscrit le: 11.06.09 Messages: 37Goitre multi hétéro ... MONTPELLIER 50+ |
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Posté le: 28. Sep 2009, 18:15
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Bonsoir,
J'écris ce soir car le ras le bol me guette. On m'a découvert un "petit" cancer de la thyroïde en juin dernier suite à l'ablation totale de ma thyroïde justement. Puis, cure d'iode 131 en août, et tout cela en gardant le sourire et en m'arrêtant seulement 10 jours pour l'opération et 3 jours pour la cure d'iode.
Nous sommes en septembre et à priori la maladie est retournée au fond d'un tiroir.
Vous pourriez vous dire, pourquoi écrit elle cela ? Parce que ce soir je baisse un peu les bras.
Durant ces 3 mois, mon entourage professionnel a été au top. Ils ont pris soin de moi, ont compris mes accès de fatigue. J'ai traversé pour eux une épreuve avec un courage exemplaire !
Mes parents ont compris que cela aurait pu être encore plus grave et qu'à la loterie des cancers j'ai touché le moins méchant. Mais cancer quand même ! Alors ils me chouchoutent!
Ma belle-mère a été tout simplement géniale du début à la fin, s'inquiétant mais sans trop, recherchant auprès des médecins les conseils et puis surtout s'inquiétant pour moi. Vraiment top !
Et là où ça blesse, c'est mon conjoint. Depuis le départ, pour lui, l'ablation de la thyroïde est seulement le synonymes d'une femme plus équilibrée, avec moins de sauts d'humeur et surtout une libido plus développée. Alors avec le déséquilibre lié à l'hypothyroïdie, cela l'insupporte. Je bosse tout autant qu'avant. J'ai un travail à responsabilités donc je pars de la maison à 8h pour revenir à 19h30. Quand j'arrive, un peu fatiguée, je dois faire le tour des enfants, voir ce qu'il faut préparer pour le lendemain, organiser la maison, veiller au rangement et préparer à manger. Je dois aussi m'occuper de toute la partie administrative et financière. Comme il a entamé une formation, je relis en plus ses écrits. Le week-end, je me charge des courses et du ménage, du rangement des lessives et surtout d'organiser les weeks-ends sympas de la famille. En effet, je me suis entendue dire que nous étions jeunes et qu'il ne fallait pas s'encrouter.
Alors, dites-moi, où sont-ils les droits des malades dans l'histoire. J'ai beau essayé de lui expliquer, de lui renvoyer que j'ai été malade. Rien n'y fait ! pour lui, je n'y suis plus. Je ne cherche pas à me faire plaindre entendons-nous mais juste à ce que mes proches reconnaissent ma maladie. Car même mes enfants, sur le même ton que leur père me disent qu'il ne faut pas vivre dans le passé (2 mois) et que de toute façon je ne suis plus du tout malade. Ma fille, quant à elle, suite à ma mammographie où l'on a vu un nodule qui doit être surveillé dans 3 mois, m'a dit, "il est revenu, ton truc, ton cancer".
Alors voilà, ce soir, j'en ai assez . Sous prétexte de ne vouloir effrayer personne, j'ai tenu bon, la maison, le sourire aux lèvres, l'énergie mais j'aimerais bien que mes très proches reconnaissent la réalité de cette maladie. J'ai au moins, nous avons au moins le droit à ça.
Voilà, c'était BEATITUDE pas vraiment dans la béatitude ce soir
Bonne soirée
A bientôt |
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bernard171106 Inscrit le: 17.11.06 Messages: 2251Cancer papillaire...... Marignane 50+ |
Message: (p217731)
Posté le: 28. Sep 2009, 19:30
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Bonsoir Béatitude !!
Pan sur le bec, La super maman, super épouse, super femme active et super femme d'intérieur craque... Ca me rappelle des choses au masculin, il y a 3 ans.
Mais moi, j'ai profité de l'arrêt de travail pour faire un break et pour donner les nouvelles règles à la maison, au travail et dans tous les domaines de la vie.
Je participe à tout, je me donne sans compter mais je laisse le soin aux autres de faire leur part de boulot.
Et si le repas n'est pas prêt un soir, il se passe quoi ?
Et si le WE tu restes sagement sous la couette car tu n'as envie de rien d'autre ?
Et si d'autres prenaient le relai ? il faut déléguer, même si ce n'est pas parfait et pas fait aussi vite que tu le ferais toi.
Bref, et si tu pensais un peu à toi ?
Ce n'est pas parce que tu as été malade que tu réagis comme ça, c'est parce que tu as atteint ton point de non retour et de ras le bol.
Tout le monde me dit que depuis mes opérations, je suis plus agressif, moins pardonnant, moins patient, moins attentif. Moins parfait, quoi ! (en toute humilité)
C'est vrai, mais ça n'a rien à voir avec l'opération ou le traitement, c'est parce que je me suis rendu compte que plus je faisais et moins on me voyait et que j'avais la quasi interdiction de craquer.
Et si tu envoies tout le monde promener, on ne t'aimera pas moins. Ca va flotter un moment et un nouvel équilibre va se mettre en place.
Bref, tu as tout à fait le droit d'arrêter d'être parfaite, même si tu es guérie ! Profite de la vie, elle est trop courte et trop fragile pour se la faire polluer par d'autres.
Bon courage, on est tous avec toi. _________________ Bernard, le trafiquant d'art ... culinaire |
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luciole74 Inscrit le: 04.05.05 Messages: 2977Hashimoto Haute-Savoie 50+ |
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Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50607Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p217748)
Posté le: 28. Sep 2009, 20:30
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Coucou "Béatitude",
j'ai presque le même prénom, mais moi, c'est en vrai ... mes parents voulaient sans doûte que je sois bienheureuse, "béate", toute ma vie
Et j'ai l'impression de me lire, ou presque !
Je pense que nous sommes tous (ou plutôt "toutes", car cela concerne particulièrement souvent les femmes) victimes de notre ambition d'être "parfaites", de véritables super-women, qui assurent coûte que coûte, partout, boulot, famille, couple ...
Or, personne n'est parfait ... et la maladie nous montre nos limites et nous rappèle à l'ordre. Mais quand cela fait trop longtemps qu'on a toujours tout assuré, et avec le sourire, les autres ont pris de mauvaises habitudes, et c'est difficile de changer ... et ça les renvoie aussi à leurs peurs, bien enfoncées tout au fond d'eux, la peur qu'ils ont dû avoir au moment du diagnostic, "mince, un cancer ... et si elle mourrait ?", et qu'ils ont bien vite tenté d'oublier une fois le diagnostic du "bon" cancer posé, "OUF, on l'a échappé belle, tout peut continuer comme avant ..."
Le fait que tu puisses être fatiguée, mal barrée, ce n'est pas seulement leur manque de confort qui les chagrine, c'est AUSSI le rappel de la maladie, et donc de toutes ces angoisses sousjacentes ... ils aimeraient tellement que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, car la maladie, c'est un rappel du fait que nous sommes tous des "mortels", chose qu'on préfère oublier le reste du temps ... (et notamment quand ça concerne ceux qu'on aime, qu'on voudrait immortels ...)
Voilà pour expliquer un peu la manière que peuvent avoir certains de "faire la sourde oreille", de ne pas "voir" ta fatigue, de persister à vouloir tout faire comme avant ...
Je suis passée par les mêmes phases que toi, pour le cancer de la thyroïde, et aussi pour le "cancer n° 2", 3 ans plus tard. Toujours "bonne mine", en faisant parfois d'énormes efforts, pour ne pas faire trop peur à mes proches, pour leur montrer qu'on pouvait survivre au cancer ... Recupération rapide, arrêt de travail minimum, etc etc ...
Quelque part, j'ai un peu "fait l'autruche", fait comme si ce cancer n'existait pas, était juste un petit "bug" vite oublié ... et je me rappèle que 4 mois plus tard, tout d'un coup, alors que je pensais que c'était déjà "de l'histoire ancienne", j'ai totalement craqué, psychologiquement ...
C'était lors d'un stage organisé par l'entreprise, "antistress", avec une psychothérapeute, pendant 3 jours, où on apprenait à mieux gérer le stress, à reconnaitre les "messages contraignant", reçus pendant l'enfance et selon lesquels on fonctionne (il y en a 5, chacun en applique surtout 1 ou 2, pour les femmes c'est particulièrement souvent "sois parfaite" et "fais plaisir", pour les hommes c'est souvent "sois fort" ... il y a aussi "dépêche-toi" et "fais un effort", qui peuvent concerner quasiment tout le monde ...)
Cela s'appèle l'"analyse transactionnelle", plus de détails p.ex. ici : http://andre.font.free.fr/Font/messagescontraignants.htm
Et aussi ici, site formidable que je viens de découvrir à l'instant, très riche (et qui explique aussi comment transformer les "messages contraignants" en "messages permissifs") : http://www.encyclopedie-incomplete......p;decoupe_recherche=temps
Ce stage, auquel j'étais vraiment allée "les mains dans les poches", par curiosité, en disant "stressée, moi ? Jamais ?", a vraiment remué beaucoup de choses, m'a permis de comprendre comment je fonctionnais (et continue d'ailleurs à fonctionner ... mais je me soigne ! ) - on faisait aussi plein d'exercices pratiques, genre "dire non à une demande sans dire non à la personne" etc.
J'y ai vraiment beaucoup appris, et j'essaie d'appliquer au moins une partie de ces pratiques dans ma vie de tous les jours, tout comme l'idée du "on a TOUJOURS le choix" (même quand on croit ne pas l'avoir - sauf que parfois, certains choix sont très durs à assumer, mais ils existent ...), et aussi le principe, pour les "disputes", du "le TU tue", il ne faut pas accuser l'autre, genre "TU laisses toujours trainer tes chaussettes" (ou n'importe quel autre remontrance, c'est un exemple), mais dire "MOI, ça me gène que tu fasses ceci ou cela", pour moins braquer l'autre, et ça passe de suite mieux ...
Bon, difficile à expliquer tout ça, il y a des livres, et le mieux c'est certainement de travailler avec un thérapeute, seul ou en petit groupe - nous, on a passé ainsi 3 jours, et je ne sais pas trop ce qui m'est arrivé, mais le 3ème jour, j'ai tout d'un coup, sans raison particulière, et dans une situation anodine, totalement "craqué", je me suis effondrée en pleurs ... et en rentrant chez moi, j'ai passé toute une après-midi à pleurer à chaudes larmes, recroquillée au fond de mon lit ... (alors que depuis l'annonce du diagnostic, 4 ou 5 mois plus tôt, je n'avais pas versé une seule larme ...)
Ensuite, OUF, c'était comme si j'étais lavée de quelque chose ... je pense que j'avais tellement voulu "assurer" que j'avais totalement oublié de faire mon "deuil", comme je l'appèle le "deuil de superwoman" ... (et j'avoue que je ne l'ai toujours pas fait à 100% ... mais je me mets moins la pression !)
Depuis, j'accepte de ne pas être parfaite, si le ménage n'est pas fait, tant pis, s'il n'y a rien au frigo on mange des surgelés, et ainsi de suite - j'essaie de tout classer par ordre de priorité (en privilégiant surtout tout ce qui est "humain", genre l'histoire lue aux enfants passe avant l'aspirateur, la réponse donnée à une personne angoissée du forum passe avant la déclaration d'impôts ...), et si je ne fais que le début de la liste, tant pis ...
Et je délègue un petit peu plus, souvent "par inertie" - par exemple, mon mari est à la retraite depuis 3 ans, et au début, lui profitait de tout ce temps libre, en bouquinant toute la journée ou en faisant du vélo, et moi je continuais à aller au bureau ET à assurer tout le reste, courses, ménage, cuisine ... J'ai fait de la résistance "passive", sans affrontement ou dispute, quand on me demandait "on mange quoi ce soir ?" je disais "je ne sais pas ?", s'il n'y avait rien au frigo, et bien "tant pis, ce seront des pâtes" ... petit à petit, comme il ne voulait pas manger que des pâtes, il s'est mis à la cuisine (et il cuisine très bien ! ), etc ! Bien sûr, il ne faut pas être maniaque, côté menage, et accepter que les autres fassent différemment, mais c'est important pour la paix familiale ! Certaines familles s'en sortent bien avec des "conférences familiales", nous on ne l'a jamais fait, mais il est important de dialoguer, de dire "je ne peux plus assurer comme avant, quelles tâches pourrait-on partager ?"
Et, également important : ne pas attendre que l'autre "voie" ce dont on a besoin (car il ne le verra PAS !), il faut oser DEMANDER, dire les choses de façon concrète ! Les hommes, du moins en grande partie, ne sont pas très doués à "décrypter" les demandes indirectes, même s'ils sont pleins de bonne volonté ! Donc, ne pas dire "on ne part jamais nulle part", d'un air triste, mais plutôt "pour la Toussaint, j'aimerais aller à ... - peux-tu t'occuper des réservations ?" (et s'il n'est pas très doué et oublie certains trucs, même importants, "tant pis", personne ne va en mourir, et il saura pour la prochaine fois ...
Bon, on pourrait en parler pendant des heures, de toutes ces difficultés de communication, il y a d'ailleurs des livres entiers là-dessus (certains bien faits, et qui permettent de mieux comprendre ...)
Voilà, donc, rassure-toi, je pense que nous sommes tous, et toutes, passés par ces phases-là, avec plus ou moins de bonheur, avec une famille plus ou moins à l'écoute (lis p.ex. ce que raconte Benquoi, dans autres maladies, sur ses débuts vraiment difficiles avec la chimio et son mari qui n'arrivait vraiment à RIEN faire tout seul ...)
En tout cas, il faut utiliser ce chamboulement pour changer certaines choses dans ta vie, t'écouter davantage, oser dire ce que TOI, tu veux (si tu le sais ... moi, souvent, je ne sais même pas, j'ai tellement l'habitude d'écouter les autres que je ne m'écoute pas des masses ...)
Une fois bien "digéré" tout ça, cette épreuve pourra avoir des résultats tout à fait positifs, et faire murir tout le monde ... mais ce n'est pas toujours facile, c'est vrai !
Je t'embrasse très fort, bon courage !
Beate
PS : pour la petite histoire, le soir même de ma crise de larmes, pendant le stage "psy", en octobre 2000, j'ai créé ce forum ... idée que j'avais en tête depuis un certain temps, je connaissais un site qui permettait de le faire, et tout, mais je n'avais pas eu l'énergie de le lancer ... c'est ce soir-là que je m'y suis mise ! (si j'avais su le boulot que cela me ferait, plus tard, je ne sais pas si j'aurais osé, mais bon, cela a aussi enrichi ma vie, et transformé l'expérience du cancer en quelque chose de très positif ...) |
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Laurette98 Inscrit le: 22.03.08 Messages: 2014 |
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chana Inscrit le: 06.05.09 Messages: 77Goitre multi hetero ... Montpellier 50+ |
Message: (p217765)
Posté le: 28. Sep 2009, 21:43
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je partage bien ton avis laurette, ton témoignage est touchant Beate sublimer les coups durs jusqu'à ce qu'ils courbent le dos, bravo et merci d'en faire profiter comme cela les autres.
Beatitude personne n'est ni fort ni faible il y a plein de nuances entre les deux, la maladie t’as directement amené à cette prise de conscience que tu traverses : tu as besoin d’exister pour toi et dans le regard de tes proches comme quelqu'un qui a aussi des besoins, ce qui est bien normal, la maladie a précipité des choses qui seraient arrivées peut être plus tard et qui conduisent bien des couples et des familles à se déchirer.
Pour eux le chemin est un peu différent, le fait que tout à coup tu baisses les bras les renvoient comme le dit si bien Beate à leurs propre peurs, je ne sais pas quel age ont tes enfants mais les ado ou jeune adultes, et la maladie des parents… c’est particulier, et ils ne veulent rien changer pour se rassurer faire comme ci tout allait bien, au fond ils ont eu bien la trouille de te perdre même s’ils te laissent croire le contraire dans leur attitudes, ils en ont même sûrement parlé à leurs meilleurs copains des jours de blues ou qui sait sur des forums.
Si toi aussi tu as fait « comme si tout allait bien » et bien des deux côtés une espèce de fuite en avant où vous n’avez pas pu vous retrouver. Chacun dans ses mécanismes de défenses contre la maladie.
Peut être pourrais tu proposer une discussion de famille autour du salon tu leur donnerais carrément rendez-vous pour une discussion pour leur parler le plus franchement possible, ce que tu as traversé, ce qu’il t’en reste ce que ça a chambourlé pour toi,les prises de conscience que tu as, exprime tes besoins, comment pourrait on faire pour améliorer les choses et participation de chacun, poser un cadre, n’hésites pas à leur rappeler que tu t’est conduite comme quelqu'un qui n’a pas de fragilité que tu as voulu les ménager mais qu’en fait tu es comme eux avec tes fragilités comme ils ont les leurs et tes besoins comme eux aussi, et que tu as un sacré contre coup de ce combat, pour leur rappeler combien tu les aimes et combien leur présence t’est précieuse aussi.
Je ne sais pas ce sont des pistes comme ça, peut être a tu déjà essayé ?
En cas où cette grosse difficulté ne passe pas n’hésites pas à te faire aider par un professionnel qui pourra te permettre d’y voir plus clair et de trouver ton positionnement d’être épaulé voire qui pourra les rencontrer peut être si vous le souhaitez.
Mais surtout ne te range pas « comme avant » cette étape ne peut qu’être maturante pour toi et pour eux aussi.
Courage.
3 bises du sud, oui oui pas très loin. |
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Beate
Inscrit le: 10.10.00 Messages: 50607Carcinome papillaire... 60+ |
Message: (p217767)
Posté le: 28. Sep 2009, 21:44
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Coucou Laurette,
bon, peut-être ... pour les "thyroïdiens", en tout cas ! Pour moi et ma famille, j'en suis moins sûre ...
Je me rappèle encore la tête de la psy, quand je lui racontais ça le lendemain, dernier jour du stage
Elle a certainement vu tout de suite que ce n'était pas ça qui allait m'aider à moins poursuivre mes "drivers" du "sois forte" et "sois parfaite" ...
Mais bon, je fais de mon mieux pour ne pas me laisser submerger !
Et je ne fais pas que "donner", je reçois aussi énormement, de chaleur, d'amitié, de gratitude - pouvoir aider, soulager, parfois avec quelques mots tout simples, puis voir autant d'amitiés qui se sont créées entre des gens qui, sans le forum, ne se seraient vraisemblablement jamais rencontrés, c'est formidable !
Bon, je file au lit !
Gros bisou !
Beate |
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Laurette98 Inscrit le: 22.03.08 Messages: 2014 |
Message: (p217806)
Posté le: 29. Sep 2009, 02:02
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Oui, c'est sûr ça Béate.
Moi j'ai du mal à comprendre comment tu fais en fait, tu travailles et tu vas à tous ces congrés de par le monde et tu trouves encore du temps pour répondre sur le forum, souvent répéter la même chose et toujours avec autant de détails!!!!
Superwoman, c'est certain!!!
Et ça doit bien manger du temps que tu ne consacres pas à ta famille, c'était un peu le message que tu aurais dû capter lors de ta fracture, mais, "on ne se refait pas si facilement" n'est-ce pas???
Béate, après la chasse aux papillons de nuit, c'est toi que je vais chasser
Ce que je voulais dire, c'est l'importance qu'a ce forum pour nous tous et donc je louais le jour où tu l'as créé, je suis consciente de la charge de travail que ça t'apporte, mais quelque-part tu "le veux bien"!
Bisous Béate et toi aussi apprend à penser un peu plus à toi!
Laure |
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caranell Inscrit le: 03.05.05 Messages: 9574Hypothyroïdie Limoges 50+ |
Message: (p217835)
Posté le: 29. Sep 2009, 08:19
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Là c le dernier message de Laurette ke j'applaudis...
Bisous _________________ Pour vivre en paix avec son corps il faut le comprendre...
La vie est courte mais belle alors CARPE DIEM
Mon témoignage
Lévothyrox 125 + Cynomel 12.5 |
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beatitude Inscrit le: 11.06.09 Messages: 37Goitre multi hétéro ... MONTPELLIER 50+ |
Message: (p218793)
Posté le: 02. Oct 2009, 21:03
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Bonsoir à toutes et tous,
Merci pour vos réponses qui m'ont réchauffées le coeur.
Je me rends effectivement compte que pour éviter de les affoler j'ai joué la femme forte et solide, prenant cette maladie presque par dessus la jambe.
Et puis avec l'ALD, la prévenance de mon médecin, du corps médical en général, je me rends compte que je suis passée par quelque chose. Je crois qu'en me replongeant vite fait bien fait dans le travail, j'ai voulu me prouver que ce n'était rien et que j'étais plus forte que ça.
Maintenant c'est vrai qu'à la maison, j'aurais bien aimé laisser l'armure de côté. Je voudrais bien pouvoir rester couchée mais c'est tout de suite mal perçu ! Et voilà je culpabilise et hop je me lève et commence mon train train de ménage, courses etc etc. Autant je comprends mes enfants et vos témoignages me permettent d'y voir plus clair autant pour mon mari c'est plus obscur. Le jour où l'on m'a annoncé mon cancer sans ménagement, je suis rentrée à la maison. Il n'avait pas pu m'accompagner car il finissait de préparer sa valise pour un week-end mi travail mi détente. je me vois encore rentrer et lui me dire, après l'annonce de la maladie, "bon, je pars dans 10 minutes. pierre vient me chercher". Et voilà, 15 minutes plus tard, je me retrouvais seule avec mon fardeau à porter. Après, cela a été du même genre. peut-être s'inquiétait il dans son coin mais bon sang qu'est que j'aurais aimé qu'il me le dise. J'aurais aimé pouvoir pleurer sur son épaule mais ça c'est pas possible.
Je rejoins Béate, c'est trois mois après que j'ai l'impression de m'effondrer. j'avoue avoir envie de dormir, de me reposer, de poser un peu mes valises. Si je vous lis bien, c'est normal. Je vais donc me l'autoriser.
Je vous embrasse bien fort
Béatitude
PS : mon prénom signifie aussi bien heureuse. Pour ce pseudo, j'ai repris la racine de mon prénom |
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Hélène 86
Inscrit le: 10.05.09 Messages: 254Carcinome papillaire... Châtellerault - 86 |
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marion Inscrit le: 02.05.04 Messages: 907Hashimoto+basedow.Hy... malakoff (92) 60+ |
Message: (p218960)
Posté le: 03. Oct 2009, 21:49
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question surmenage et négation des problèmes, ceux qui me connaissent sur ce forum, que je fréquente depuis ses débuts, en savent quelque chose !
Je vais te proposer plusieurs pistes de réflexion Beatitude, en complément des excellentes pistes que t'a données Beate.
D'abord, "j'ai le cancer"; Il me semble assez évident, à moi qui ai eu aussi un cancer (du sein, pas de la thyroide), que le cancer, au moment de son diagnostic et de son traitement, on ne l'a pas vraiment dans la tête. Pour ma part, je l'ai eu bien après la fin des traitements, une fois que j'ai pu y réfléchir calmement. Et c'est seulement maintenant, des années après, que je suis capable - avec difficulté- de me dire et de dire que j'ai eu un cancer.
Quand à la femme hyperactive que tu étais et que tu as voulu continuer à être, cette attitude tout à ton honneur, est aussi, comme tu le constates, un piège qui se referme sur toi. En effet, si tu ne t'avoues pas à toi même tes propres faiblesses, si tu fais en sorte qu'elles passent inapercues, comment veux tu que ta famille soudain prenne conscience de tes faiblesses. Non seulement ils t'ont toujours vue forte, mais en plus cela les arrange, bien évidemment que tu te comportes ainsi
A ce stade plusieurs possiblités
1 continuer ainsi sans s'arrêter, et renoncer à tout jamais à ce que vos proches soient à l'écoute de vos faiblesses
- 2 faire un travail sur soi, comme le conseille Beate, et comprendre les mécanismes de cet engrenage. Cela te conduira soit à revenir à la situation 1, mais cette fois parce qu'elle te convient, sinon à faire en sorte de faire évoluer différement la comprehension et les relations avec ton mari et tes enfants.
Aucune réaction n'est meilleure à priori. Par exemple, j'ai choisi de rester dans la situation 1, notamment par obligation parce que mon mari est handicapé. Une fois le choix fait et motivé par sa réflexion personnelle, aucun n'est plus conseillé qu'un autre.
Il reste normal d'attendre de la compassion et de l'aide de la part de ses proches, mais quand on n'en a jamais demandé, cela leur convient bien. Et il ne faut pas oublier que l'absence de paroles et de manifestations attendues de leur part ne signifie ni absence de compassion, ni absence d'émotion. Peut être seulement ton mari cache t'il ses émotions derrière une façade lui aussi ? |
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Hélène 86
Inscrit le: 10.05.09 Messages: 254Carcinome papillaire... Châtellerault - 86 |
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mamie66
Inscrit le: 18.09.09 Messages: 109Hypothyroïdie perpignan 60+ |
Message: (p219021)
Posté le: 04. Oct 2009, 09:01
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j'ai rencontré une infirmière psy ce vendredi en vue d'un rendez vous plus tard avec un médecin.mon mari était présent et j'en ai profité pour lui parler de choses graves liés a la maladie et du mal être qui me ronge certains jours mais je suis pas sûre qu"il ai tout entendu.pour lui le fait que mes analyses sont bonnes et que je reprends vie peu a peu fait que l'on va tout effacer.la vie redeviendra comme avant très vite.
le chemin est long avant de comprendre et d'accepter qu'on soit malade et incurable et il est aussi long pour le retour
mes enfants ont l'impression que je les ai abandonné tant j'étais présente auparavant.je ne refusais rien !je les suivais partout et pour tout!je passais mon temps a éviter les conflits dans la fratrie(3 filles 3 pimbêches)
et sans jamais me fâcher.
je suis souvent partie en hystérie parce que tout me semblait agressif.la moindre discutions partait en sucette et ensuite je restais des heures sans parler.je n'étais plus disponible pour personne même pas pour moi.
j'ai essayé de leur expliquer que ce n'est pas moi qui suis comme ça et que petit à petit je reprendrais le contrôle mais elles restent en colère.
il me reste a patienter et a déculpabiliser.depuis que je suis sur le forum je me sens plus apaisée.on est tous dans la même galère et on a tous le même parcours.si certains s'en sortent alors moi aussi j'y arriverais.j'ai la foi en l'avenir.je vais pas laissé un papillon me gâcher la vie MERDE!!!ceci dit aujourd'hui je fais ma BA?j'accompagne mon mari au repas de la pétanque.YOUPI moyenne d'age 70 ans.au moins je serais pas bousculée
BONNE JOURNÉE A TOUS
A BIENTOT |
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Summerlight Inscrit le: 21.10.08 Messages: 133 |
Message: (p219057)
Posté le: 04. Oct 2009, 13:30
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Bah, si ! Justement !
Pas l'habitude de m'épancher, mais cette phrase, entendue récemment, illustre la difficulté à faire reconnaître les effets (invisibles) des dérèglements thyroïdiens.
Après la découverte d'hashimoto, je pensais être sortie de la phase "je passe pour une feignante et/ou dépressive et/ou hypocondriaque". Il est vrai que mon entourage proche a fait beaucoup d'efforts pour prendre en compte la maladie.
Mais il subsiste toujours des moments où j'ai l'impression d'être une extra-terrestre Et je me rends compte que les bouleversements psychologiques sont tellement déconcertants pour l'entourage, que l'incompréhension demeure inévitable.
En ce qui me concerne, difficile de faire comprendre que je ne peux (momentanément, je l'espère !) plus faire des choses que je faisais sans problèmes avant. D'où la phrase du titre...
Parfois ça devient blessant et la culpabilité ressurgit
On se dit qu'on ne dirait pas cela pour une jambe cassée !
Difficile de faire comprendre qu'on a du mal à supporter le stress et la pression, quand on ne se reconnaît pas soi-même !
Merci pour vos conseils pertinents : apprendre à dire non et ne pas jouer les superwoman. |
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